C'est Josin qui ouvre tout en douceur et mélodies planantes. Derrière son clavier, la jeune artiste à la voix puissante, tout juste signée chez Dumont Dumont (le même label que RY X et Charlie Cunningham notamment), tente quelques mots en français avant de renoncer timidement. Elle présente les chansons de son 1er EP, à coup d'interludes atmosphériques électroniques, non sans rappeler des certains Radiohead dont elle semble largement inspirée.
À LIRE AUSSI >> Obsession #5 : " Midnight Sun " de JosinPour son retour parisien, RY X est venu accompagné de quatre musiciens. En plus de ses deux claviéristes-machinistes-percussionnistes, une violoniste et une violoncelliste viennent ajouter cordes et voix aux instrumentalisations électroniques. Quelques touches organiques n'ont jamais fait de mal. On retrouve les bouquets de bougies romantiques du Divan du Monde, positionnés religieusement sur le pourtour de la scène.
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C'est après un prélude d'ambiance que le concert démarre, sur les chapeaux de roues, avec " Shortline " et " Salt ", similaires à l'album. Coup de cœur sur la superbe " Sweat " débutée à la guitare acoustique, sur laquelle le groupe vient ajouter progressivement des parties instrumentales de plus en plus intenses, avant d'atteindre un paroxysme sonore contemplatif entraînée par des percussions addictives. Extrêmement jubilatoire.
Malgré un petit souci technique, l'enchaînement " Deliverance ", " Berlin " puis " Howling " fait frémir de bonheur le public. Un parterre plutôt immobile, à quelques exceptions près.
RY X n'est pas bavard. Il nous parle comme un vieux chaman de l'amour qu'il avait ressenti lors de son dernier concert à Paris, il est heureux de constater que cet amour n'a cessé de se répandre et de grandir. Il remercie aussi son public d'être aussi silencieux, car sinon, " nous ne pourrions pas jouer notre musique " confie-t-il.
Il est 22h, et c'est " Only " qui est jouée comme rappel. " I was only falling in love " résonne encore dans nos oreilles alors que l'on quitte le Trabendo, l'âme sereine et reposée.
Texte : Emma Shindo / Photos : Sabine Bouchoul