Karine Giebel : Terminus Elicius

Par Stephanie Tranchant @plaisir_de_lire

Terminus Elicius de Karine Giebel    3/5 (19-11-2016)

Terminus Elicius (238 pages) est paru en 2004 aux Editions La vie du rail (Rail noir), puis en 2008 en version poche chez Pocket Policier (248 pages).

Depuis le 3 novembre 2016, il est de nouveau disponible en Grand Format aux Editions Belfond qui rééditent le premier roman de l’auteure accompagné d’une nouvelle inédite (336 pages).

    


L’histoire (éditeur) :

Istres-Marseille. Pour Jeanne, la vie est ponctuée par cet aller-retour ferroviaire quotidien entre son travail de gratte-papier au commissariat et la maison de sa mère. Elle attend néanmoins qu'un événement vienne secouer le fil de son existence : un regard, enfin, du capitaine Esposito ? La résolution, peut-être, de cette affaire de serial killer qui défraie la chronique phocéenne ? "Vous êtes si belle, Jeanne Si touchante et si belle." Ce soir-là, une lettre, glissée entre deux banquettes, semble combler toutes ses espérances. Un peu trop, même. Car derrière le mystérieux soupirant se cache le meurtrier tant recherché par la police. Commence alors une correspondance amoureuse qui, pour Jeanne, n'aura de terminus qu'au bout de l'enfer...

Mon avis :

Voilà un des rares romans de la Dame Giebel que je n’avais pas encore lus, le premier en plus, il était temps que je répare cette erreur.

L’histoire de ce roman tient avant tout dans le personnage de Jeanne, je pense.

Jeune femme de 28 ans, un peu paumée, travaillant dans l’administration d’un commissariat de Marseille depuis 1 an (n’ayant pas eu la possibilité d’accéder à un poste de terrain comme elle l’aurait tant désiré). Elle vit avec sa mère, dans la routine d’un quotidien teinté de solitude, de malaise et d’amertume. 
Un soir, dans le train, posée juste à côté du siège sur lequel elle a l’habitude de s’assoir lorsqu’elle rentre chez elle après sa journée de travail, une lettre l’attend… c’est le début d’une troublante correspondance avec le mystérieux Elicius, un prétendant qui garde ses distances mais qui ne manque pas de lui déclarer sa flamme. Jeanne est troublée mais tellement sous le charme de cet homme qui l’a remarquée et qui semble la comprendre, que les quelques informations qu’il veut bien lui livrer ne lui font pas passer son chemin : Elicius est LE tueur en série qui sévit dans la région.
Bien sûr, elle va hésiter à le dénoncer mais est-elle capable de faire du mal à celui qui l’aime et qui comprend ses douleurs, l’accepte avec ses problèmes et ses défauts ?

J’ai lu très rapidement cette histoire mais j’ai trouvé qu’elle manquait de densité. L’intrigue, sans action, est longue à décoller et ne possède pas suffisamment de tension pour égaler certaines autres publications de l’auteure. Néanmoins, le lecteur reste accroché à cette étrange personnage plein de tocs et à la limite de la folie. On est captivé par Jeanne et on se pose mille questions à son sujet. Quel peut être le lien (autre que l’amour) qui l’unit à ce tueur ? quel est son passé ? Qui est ce mystérieux Michel, le drame de sa vie (qu’elle semble subir depuis) ?

A côté de ça (et de ses répétitifs trajets en train) il y a l’enquête que mène le capitaine Fabrice Esposito (celui qui donne tant de frissons à Jeanne dès qu’elle le voit ou sent son parfum). Bien évidemment, ça n’avance pas et, traitée en second plan, cette traque  devient vite dénuée d’intérêt.
Heureusement, elle prend (tardivement) un nouveau tournant et les dernières pages soufflées à l’adrénaline deviennent plus intenses.

En définitive, je ressors mitigée par cette lecture qui a beau se lire très rapidement manque de force. C’est un petit livre d’un peu plus de 200 pages et je remarque que Karine Giebel excelle dans les gros thrillers où les personnages et l’intrigue sont plus fouillés et fournis.  Même s’il faut reconnaître aussi que dans la nouvelle elle se défend très bien !

En parlant de nouvelle, les éditions Belfond rééditent ce premier roman accompagné d’une nouvelle inédite intitulé Aurore, l’histoire d’un frère et sa sœur très, très, très liés au point que la blessure de l’une peut entraîner de graves conséquences chez l’autre…