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Paolo Bacigalupi : Water Knife

Par Stephanie Tranchant @plaisir_de_lire

Water Knife de Paolo Bacigalupi   4/5 (05-11-2016)

Water Knife (496 pages) est paru le 27 octobre 2016 aux Editions Au Diable Vauvert (traduction : Sara Doke).

 

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L’histoire (éditeur) :

La guerre de l’or bleu fait rage autour du fleuve Colorado. Détective, assassin et espion, Angel Velasquez coupe l’eau pour la Direction du Sud Nevada qui assure la survie de Las Vegas. Lorsque remonte à la surface la rumeur d’une nouvelle source, Angel gagne la ville dévastée de Phoenix avec une journaliste endurcie et une jeune migrante texane…
Quand l’eau est plus précieuse que l’or, une seule vérité régit le désert : un homme doit saigner pour qu’un homme boive.

Mon avis :

Dans Water Knife, son dernier roman, Paolo Bacigalupi utilise la politique de l’eau, un thème peu engageant, pour en faire un thriller sur fond de problématiques environnementales finalement super captivant !

Dans ce futur dystopique, l’auteur nous entraîne aux USA où la pénurie d’eau sévit dans de nombreux états, laissant nombre de ses habitants obligés de fuir, devenant des refuges prêts à tout pour franchir les frontières des états voisins.

L’eau du Colorado (devenu l’or bleu convoité par beaucoup) est principalement contrôlé par Catherine Case, une femme puissante à la tête de la société qui gère sa distribution (ou pas) et qui n’hésite pas à provoquer des conflits et à tuer qui se mettrait en travers de son chemin.

Crédible et convainquant, Water Knife est un roman qi ne laisse pas indifférent

- par son sujet (pour lequel on se sent forcément concerné) qui laisse le lecteur s’interroger sur son avenir (politique et évidement écologique),

- par sa violence (Paolo Bacigalupi ne prend pas de pincette mais n’exagère pas pour autant que ça car notre réalité quotidienne l’est tout autant, voire même plus) qui peut susciter un certain malaise chez le lecteur, mais qui reste, je trouve, bien équilibré entre honnêteté et supportable,

- et par les enjeux que son intrigue principale évoque : refugiés, flux migratoires, absence de cohésion sociale (et politique) et problème d’éthique.

J’ai mis beaucoup de temps à me passionner pour ce texte (bien que l’écriture de Paolo Bacigalupi soit fluide et sans difficulté), le trouvant au départ complexe et peu engageant. Mais peu à peu, je me suis totalement immergée dedans et j’ai fini par le dévorer.

L’auteur lance évidement un pavé dans la marre mais n’est jamais moralisateur. Son intrigue, tout comme sa construction, sont bien construites et l’aspect thriller accentue la force narrative. Il y a ici beaucoup d’énergie et une implication naturelle qui se fait grâce à l’écriture qui rend tout presque palpable.

Bref, après un début laborieux, j’ai fini captivée par cet univers auquel on croit totalement et par les personnages complexes et humains.

Le coté thriller est passionnant et l‘univers SF permet de se plonger dans une réalité extrapolée et une prise de conscience du futur que nous laisserons à nos enfants.


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