Troupe 52 de Nick Cutter 3.75/5 (27-11-2016)
Troupe 52 (448 pages) est disponible depuis le 14 Novembre 2016 dans la collection Effroi des Editions Denoël (traduction : Eric Fontaine)
L’histoire (éditeur) :
Une fois par an, le chef scout Tim Riggs emmène un groupe d’adolescents sur Falstaff Island, en pleine nature canadienne, pour trois jours de camping. Et rien de tel qu’une bonne histoire de fantômes et le crépitement d’un feu de joie pour faire le bonheur de la joyeuse troupe. Mais lorsqu’un individu émacié, qui semble tout droit sorti d’un film d’horreur, débarque sur leur camp, réclamant de la nourriture, le séjour vire au cauchemar. L’homme n’a pas seulement faim. Il est malade. Un malade comme ils n’en ont jamais vu… et dangereux avec ça.
Coupée du reste du monde, la troupe va devoir affronter une situation bien plus terrible que toutes les histoires inventées autour du feu. Pour survivre, ils devront combattre leurs peurs, les éléments, et se confronter à leur pire ennemi, eux-mêmes.
À mi-chemin entre Sa Majesté des mouches et 28 jours plus tard, ce thriller qui a fait pâlir d’angoisse Stephen King en personne vous plongera au cœur des ténèbres, à la frontière de la folie.
Mon avis :
Tim Riggs, 42 ans, dit Chef Tim, emmène un groupe de 5 jeunes scouts de 14 ans pour 3 jours sur l’île de Falstaff, une île minuscule inhabitée et constituée d’un unique bâtiment servant d’abri d’urgence ou pour les randonneurs. Coupé du monde (excepté un radio maritime, au cas où la tempête prévue tomberait avant leur départ), ils sont promis à un vrais week-end de vacances nature où ils vont pouvoir aiguiser leur esprit scout.
Ces mini vacances prennent très rapidement une autre tournure. Un homme décharné et affamé débarque et se révèle vite atteint d’un mal terrible et surtout contagieux….
Roman d’horreur efficace, Troupe 52 a le mérite de très bien vous faire visualiser certaines scènes tout autant que vous en faire imaginer d’autres.
On a affaire ici à un roman gore et passablement crédible. Les bases de cette histoire et les racines du mal sont très bien trouvées, je trouve. Il y a dans la mise en place de l’histoire et dans la forme narrative suffisamment d’éléments pour vous laisser prendre au jeu d’une quelconque possibilité des faits. Le récit de Nick Cutter (une rumeur circulerait sur la possibilité d’un pseudonyme pris par Craig Davidson) des événements qui ont lieu sur l’île est entrecoupé et complété par les pièces à conviction (carnet de consultation, témoignages, extrait de Troupe 52) et d’articles de presse qui accentuent l’effet crédibilité.
On se laisse volontiers prendre par cette intrigue et lorsqu’on aime les romans macabres et sacrément dégelasses on s’en donne ici à cœur joie.
J’ai beaucoup apprécié le fait que le livre n’était pas spécialement centré sur les événements liés à la créature mais tendait à développer une véritable intrigue psychologique. L’auteur n’est pas ainsi tombé dans le simple thriller glauque lié à l’infection virale, mais a travaillé finement ses personnages (d’ailleurs très différents). La situation révèle ici les véritables personnalités et le roman gagne en densité et surtout intensité.
J’ai dévoré (et je promets que je ne suis pas contaminée) ce roman !