Dans les années 60, le cinéma hollywoodien se retrouve en situation périlleuse à cause de l'essor de la télévision et le désistement des spectateurs. Ben-Hur a été l'une de ces multiples tentatives fructueuses pour ramener les gens dans les salles, ce qui fait que le péplum est devenu le genre de prédilection pour dire au spectateur : "on ne peut pas vivre une épopée sur un petit écran chez soi. " Barabbas, produit par l'immense Dino De Laurentiis, s'inscrit dans cette démarche.
Tout d'abord, c'est un récit biblique sans la lourdeur de Ben-Hur. Barabbas est l'homme qui a été gracié à la place de Jésus, c'est un éternel septique qui ne veut pas croire en Dieu. De ce conflit interne naît tout l'intérêt du film de Richard Fleischer, il traite le sujet - profondément conservateur - avec une certaine finesse qui est inexistante dans Ben-Hur. Peut-être l'intelligence du long-métrage vient du fait que l'histoire n'est pas adaptée directement de la Bible, mais d'un roman de l'auteur suédois Pär Lagerkvist (prix Nobel de littérature, s'il vous plaît !).
Enfin, Anthony Quinn incarne magnifiquement le personnage. Cet acteur fabuleux qui n'a plus rien à prouver à personne montre une nouvelle fois toute la force de son jeu. Par son interprétation, Barabbas prend réellement vie et apporte de la crédibilité. Dans un film biblique, être crédible, ce n'est pourtant pas gagné d'avance.
Barabbas sort en DVD/Blu-ray chez Sidonis Calysta le 2 novembre 2016.
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