S'il n'y a pas de résurrection, mangeons et buvons (1 Co15-32) et poursuivons une vie de plaisir et de jouissance.
S'il n'y a pas de résurrection, en quoi différons-nous des animaux ?
S'il n'y a pas de résurrection, disons bienheureuses les bêtes des champs, car leur vie est sans tristesse.
S'il n'y a pas de résurrection, il n'existe ni Dieu ni Providence ; tout est conduit et emporté par le hasard. Car voici que nous voyons nombre de justes soumis à la pauvreté et à l'injustice, sans obtenir aucune contrepartie dans la vie présente, tandis que pécheurs et injustes vivent dans la richesse et la totale volupté. Hé ! Qui dans son bon sens verrait là un jugement équitable ou d'une sage providence ?
Il y aura, oui, il y aura une résurrection, car Dieu est juste (Ps 10,7). Il donne une récompense (He 11,6) à ceux qui l'attendent avec patience. Si l'âme seule s'exerçait au combat de la vertu, seule aussi elle serait couronnée. Et si elle seule se roulait dans les plaisirs, seule, elle serait justement châtiée ; mais puisque l'âme n'a pas eu une existence séparée et n'a pas non plus participé sans le corps ni à la vertu ni au vice, il est juste que tous deux accèdent ensemble à la résurrection.
(St Jean de Damas, théologien chrétien, haut fonctionnaire à Damas, mort vers 749)