La nouvelle fonction, qui n'est proposée, pour l'instant, qu'à une sélection de clients, en attendant une généralisation promise à brève échéance, n'étonnera pas par rapport à ce que nous ont montré des spécialistes tels que Digit, Hip Money ou Chip (pour ne citer que ceux-là) par le passé. À partir d'une définition de ses objectifs à court ou long terme, de ses habitudes comportementales et de ses préférences en matière financière, l'application de Moven suggère au mobinaute une stratégie d'épargne personnalisée.
En pratique, en plus de la possibilité d'alimenter le compte d'épargne en quelques clics, des recommandations ponctuelles peuvent être émises dans les moments opportuns – par exemple une période de moindres dépenses par rapport à l'habitude déclenchera une proposition de mettre de côté les économies accumulées – la décision d'agir revenant toutefois à la personne, in fine. Grâce à une intégration avec les outils d'agrégation de Yodlee, le service permet en outre à l'utilisateur, s'il le souhaite, d'obtenir une vue à 360° de l'ensemble de son épargne, investissements et plans de retraite compris.
C'est justement dans cette direction que les choses commencent à devenir intéressantes. En effet, Moven envisagerait, à terme, de compléter son dispositif et notamment de prendre en charge la totalité des besoins d'épargne de ses clients. Il inclurait alors la planification et l'assistance aux gestes quotidiens destinés à les aider à réaliser tous leurs projets, depuis l'achat d'un micro-ordinateur ou d'une voiture jusqu'à la préparation de leur retraite ou la création d'une réserve d'argent afin de financer les futures études des enfants. Pour ce faire, une plate-forme d'investissement serait dans les cartons…
En apparence, la motivation de la néo-banque est de conquérir de nouveaux clients qui fassent d'elle leur établissement primaire (celui où ils domicilient leurs revenus). En fait, et l'enjeu est beaucoup plus critique, il s'agit avant tout de continuer à convaincre les consommateurs qu'elle agit dans leur intérêt. L'idée peut paraître futile. Elle deviendra pourtant sous peu son avantage concurrentiel numéro 1, alors que les critères de confiance vis-à-vis des entreprises évoluent rapidement parmi les jeunes générations.
Les sceptiques peuvent déjà observer les résultats obtenus en quelques mois par les deux premières banques partenaires de Moyen, en Australie (Westpac) et au Canada (TD Bank), dont les applications qu'elle leur a fournies ont conquis plus d'un million d'utilisateurs et sont les plus populaires de leur catégorie. Sans oublier que 3 nouveaux établissements suivront en 2017, en Asie et… dans l'Union Européenne… La banque réellement au service de ses clients n'est plus une chimère, c'est un impératif !