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La perspective d'une politique de relance budgétaire (anticipation d’inflation en hausse) par le nouveau président élu aux Etats-Unis a accentué le mouvement de hausse généralisée des taux longs déjà amorcé par le redressement des cours des matières premières et les attentes d'une poursuite de la normalisation de la politique monétaire américaine (deux hausses de taux anticipées par les consensus des économistes en 2017 puis trois en 2018). Ce mouvement s'est soldé par une contraction de près de 2.000 milliards de dollars de la capitalisation obligataire mondiale et un début d'arbitrage des placements en obligations vers les actions.
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Le potentiel des petites et moyennes capitalisations européennes
Le point bas des taux atteint en juillet a donc bien coïncidé avec un début de retour des flux en faveur des actions. Une poursuite de la remontée des taux longs devrait ainsi concorder avec celle des arbitrages en faveur des actions au détriment des obligations. Par ailleurs, l'ampleur des souscriptions sur les fonds obligataires (à l’opposé des rachats sur les fonds actions) depuis le début de cette année donne la mesure de la grande rotation potentielle à venir. En zone euro, le problème reste plus complexe qu’aux Etats-Unis. D’un côté, la BCE doit tenir compte du début de la hausse de l’inflation dans la zone et également de la nécessité de redonner de l’oxygène aux banques européennes (la hausse des taux permettrait de redresser de la profitabilité) qui demeure un secteur toujours sensible en Europe. Ces deux points plaident pour un ralentissement du quantitative easing au cours de 2017 (et donc d’une hausse des taux progressive). De l’autre côté, le risque politique reste finalement le meilleur allié des obligations. Les investisseurs réagissent beaucoup aux sujets politiques et institutionnels dans la zone euro.
Or, la crédibilité de la zone euro a subi tellement de chocs ces dernières années que les investisseurs ont du mal à la voir de nouveau la zone euro comme une terre d'investissement. Néanmoins, nous pensons que la grande rotation qui s’opère aux Etats-Unis aura, par corrélation, des impacts également sur les autres pays développés. Les actions pourraient donc retrouver des couleurs (y compris en Europe, avec des valorisations bien plus attractives qu’aux Etats-Unis) en 2017. C’est notre conviction.
A propos de l'auteur : Laurent Gaetani est directeur général de Degroof Petercam Gestion.