Depuis quelques années, ll est désormais convenu de s'indigner contre les parasites du système qui l'empêchent de s'épanouir pleinement. Celles et ceux qui sont fonctionnaires trop grassement payés et ne travaillant pas assez, de celles et ceux qui profitent trop largement d'un CDI et protégés par un droit du travail par trop favorable. De celles et ceux qui doivent survivre avec un RSA et de la CMU.
Désormais, il nous faut nous enthousiasmer et appeler de nos vœux à l'uberisation de la force du travail et pour quiconque ose émettre un semblant d'interrogation sur ce nouveau d'organisation, ce dernier se voit ranger dans la catégorie des populistes, dernier stade avant la case fascisante. Il y a d'ailleurs lieu de s'interroger si cette détestation de la modernité - stade ultime de l'humanité éclairée - ne porte en elle les germes d'un retour à l'âge de fer. Et est-il convenant de s'interroger sur ce tsunami ?
Car si incontestablement, le consommateur sort vainqueur de cet " échange " asymétrique pour l'instant, est ce que ce même consommateur - qui est souvent lui-même un salarié - ne sera-t-il pas soumis à plus ou moins brève échéance soumis à la même pression sur son lieu de travail ? Et par extension, n'est ce pas aussi une dépréciation accélérée de ses taches qui se profile pour lui ?
cette première interrogation quant au lien dominant/dominé, qui s'apparente à une forme modernisé du servage datant du moyen-âge - je ne peux que sourire quand certains abrutis parlent de liberté pour l'uberisé -, apparait également en creux la transformation profonde que va subir nos sociétés dans son rapport au travail. Outre la dépréciation de sa valeur déjà évoquée ; l'importance de la robotisation, de l'automatisation de haut niveau et le développement de l'Intelligence Artificielle poseront de facto celle de la ressource disponible pour le travail humain.
Et je m'interroge très ouvertement sur la capacité d'une grande partie de notre personnel politique à prendre en compte ces évolutions, évolutions qu'on ne peut par ailleurs arrêter, n'en déplaisent aux Filoche en culottes courtes ou aux Fillon en chaussettes rouges. Prise en compte ou pire simplement connaitre à minima l'état de l'art dans ces seuls domaines tant sont ils concentrés sur leur propre petite personne. Force est de constater l'incroyable vacuité intellectuelle de ceux qui doivent présider aux destinées d'un pays.
Coupés de la société, coupés de la réalité et de la vitesse de l'innovation, à quoi nous servent les hommes et femmes politiques aujourd'hui ?
Certains veulent nous faire croire que des programmes datant de plus de 30 ans sont à même de répondre aux problématiques actuelles et de demain ; d'autres à défaut de poser une quelconque réflexion de moyen malgré leur " jeune " âge tentent de surfer sur cette vague de la modernité qui n'est rien d'autre que la génuflexion du mercantilisme le plus vulgaire au détriment de l'humain. Alors qu'au contraire les progrès que nous connaissons et allons connaître doivent permettre d'appréhender cette crise systémique par une remise de l'Humain au centre de notre réflexion commune.
Pour cela, il ne suffit pas d'écrire " Révolution ", peut-être s'agit il d'être courageux pour porter une ambition qui résiste mal à la médiocrité ambiante du jeu politico-médiatique.