AUTISME : Manger sans gluten et sans caséines? – Congrès de Nutrition & Santé

Publié le 04 décembre 2016 par Santelog @santelog
La suppression du gluten et des caséines se pratique de plus en plus, y compris dans les cas d’autisme. Cette pratique est-elle justifiée dans l’autisme? Le professeur Jean-Michel Lecerf fait le point à l’occasion du 19e congrès de Nutrition & Santé. Si la cause de l’autisme reste inconnue, l’hypothèse d’un rôle de la nutrition, parmi d’autres facteurs, est plausible. Une hyperperméabilité intestinale plus fréquente chez les enfants autistes a été avancée, ce qui laisserait passer plus facilement certaines molécules, explique Jean-Michel Lecerf (Institut Pasteur de Lille).La présence de certaines bactéries ou encore des métabolites bactériens du tryptophane (IAG) ont été proposés comme des facteurs favorisant cette hyperperméabilité, mais cela reste actuellement hypothétique. Mais quelle est le rapport avec le gluten et les produits laitiers?

Autisme et peptides opioïdes

La théorie avancée fait référence aux peptides opioïdes, qui auraient un effet de type morphine-like: les glutéo-morphines dérivées du gluten, et les caséo-morphines dérivées des caséines passeraient la barrière intestinale. Mais, précise le Professeur Lecerf, il y a du «pour» (présence de peptides urinaires chez l’autiste) et du «contre» (pas de concentration élevée dans le sang ou dans le système nerveux). Et il faut se méfier du caractère subjectif des choses, car si les parents d’enfants autistes disent dans 80% des cas que ça va mieux avec un régime sans gluten et sans caséines, objectivement ce n’est pas forcément le cas. Ainsi, une étude d’intervention avec des snacks sans gluten et sans caséine n’a montré aucune différence, ce qui ne permet pas de confirmer cette hypothèse.

Arrêter le régime si pas d’amélioration

Il n’existe donc à ce jour pas de preuve d’un bénéfice pour un régime sans gluten et sans caséines, mais il n’est pas exclu que certains enfants puissent en bénéficier, tempère le nutritionniste. «On ne peut pas conseiller ce régime comme traitement, mais on ne peut pas le rejeter totalement». S’il n’y a pas d’amélioration, il convient en tout cas d’arrêter ce type de régime. Il est également important de conseiller les familles sur le plan diététique pour éviter les déficits, et de surveiller le statut nutritionnel et de croissance.

Référence :  Exposé du Professeur J-M Lecerf à l’occasion du 19e Congrès de Nutrition & Santé, Bruxelles, 18 novembre 2016.

Source : Food in action, Nicolas Guggenbühl, diététicien-nutritionniste

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