Autisme et peptides opioïdes
La théorie avancée fait référence aux peptides opioïdes, qui auraient un effet de type morphine-like: les glutéo-morphines dérivées du gluten, et les caséo-morphines dérivées des caséines passeraient la barrière intestinale. Mais, précise le Professeur Lecerf, il y a du «pour» (présence de peptides urinaires chez l’autiste) et du «contre» (pas de concentration élevée dans le sang ou dans le système nerveux). Et il faut se méfier du caractère subjectif des choses, car si les parents d’enfants autistes disent dans 80% des cas que ça va mieux avec un régime sans gluten et sans caséines, objectivement ce n’est pas forcément le cas. Ainsi, une étude d’intervention avec des snacks sans gluten et sans caséine n’a montré aucune différence, ce qui ne permet pas de confirmer cette hypothèse.
Arrêter le régime si pas d’amélioration
Il n’existe donc à ce jour pas de preuve d’un bénéfice pour un régime sans gluten et sans caséines, mais il n’est pas exclu que certains enfants puissent en bénéficier, tempère le nutritionniste. «On ne peut pas conseiller ce régime comme traitement, mais on ne peut pas le rejeter totalement». S’il n’y a pas d’amélioration, il convient en tout cas d’arrêter ce type de régime. Il est également important de conseiller les familles sur le plan diététique pour éviter les déficits, et de surveiller le statut nutritionnel et de croissance.
Référence : Exposé du Professeur J-M Lecerf à l’occasion du 19e Congrès de Nutrition & Santé, Bruxelles, 18 novembre 2016.Source : Food in action, Nicolas Guggenbühl, diététicien-nutritionniste
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