Cinderella en tenue ancillaire
La première de la Cinderella de Heinz Manniegel et Mark Pogolski à Pullach a comblé les attentes des petits comme des grands ce samedi à Pullach, une charmante et cossue banlieue munichoise située sur les rives de l'Isar au sud de la capitale bavaroise. Quel bonheur d'observer tous ces jeunes enfants, principalement des petites filles, émerveillées et joyeusement spontanées, qui composaient la moitié d'un public émerveillé de pouvoir suivre le récit dansé des aventures de Cendrillon. Nombre de ses enfants pratiquent la danse dans une école de danse privée de la commune voisine de Solln.
Des étudiants de la Haute école de Musique et de Théâtre de Munich* ici en projet libre sous la direction de Mark Pogolski, les danseurs de la B & M Dance Company et des danseurs invités ont monté ce ballet en deux actes sur une chorégraphie de Heinz Manniegel et une musique de Mark Pogolski.
Il était une fois...tous nos contes de fées préférés commencent par ces mots qui nous entraînent dans un monde magique où les forces du Bien finissent par l'emporter sur les forces du mal. Nous connaissons tous l'histoire de Cendrillon, cette adorable jeune fille persécutée par sa marâtre et ses deux demi-soeurs qui finit par rencontre le Prince charmant lors d'un bal auquel il lui avait été interdit d'assister. Heinz Manniegel en donne une interprétation néo-classique en introduisant des éléments de la tradition allemande du conte (la version des frères Grimm) dans la version française originale. Dans la version allemande, et dans la chorégraphie qui nous est présentée, la narration commence au temps où la maman de Cendrillon vit encore une vie heureuse avec son mari et sa fille adorée. Mais voilà qu'arrive soudainement la mort qui emporte la maman laissant une fillette orpheline et anéantie. Le temps passe et le père se remarie avec une femme qui a deux grandes jeunes filles d'un premier lit. Dans la version allemande, Cendrillon se rend sur la tombe de sa mère près de laquelle elle plante un arbre, qui se révélera être un arbre à souhaits. Maltraitée par sa belle-mère et ses deux soeurs comme dans la version française, elle est accablée de travail, - elle doit trier de grands sacs de graines dont il lui faut trier les mauvaises graines en les séparant des bonnes- pendant les les trois femmes vont aux bals masqués organisés par le Prince qui cherche à se marier. Heureusement, ses amis les oiseaux, des spécialistes en graines de par nature, se chargent du triage et fournissent des merveilleuses robes de bal et des parures de pierreries à Cendrillon. Pas de citrouille, les récits français et allemands sont ensuite parallèles, sauf que la finale allemande est plus cruelle, car les deux soeurs s'y estropient, l'une se coupe un orteil..., pour tenter de chausser la mignonne chaussure que Cendrillon a perdue.
Les danseurs évoluent sur les très belles musiques de Marc Pogolski, une composition contemporaine des plus harmonieuse qui se caractérise par des allusions au jazz et au swing et introduit également de nombreuses références aux musiques populaires européennes. Marc Pogolski dirige en personne un excellent orchestre composé de huit musiciens. Les décors sont des plus réduits et surtout symboliques: ici la tombe, là une vieille cuisinière pour signifier le travail ancillaire imposé à Cendrillon, plus loin un trône (Décors: Siegfried Reiner).
Cinderella en future princesse (Momo Katake)
On apprécie la très belle interprétation, douce et sensible, de Cendrillon par Momo Katake. Céline Felsen et Jula Ashton dansent ses deux demi-soeurs avec talent. On est émerveillés par la force de l'interprétation de la marâtre par Cornelia Mißelbeck, une danseuse accomplie qui compose avec un art consommé de la scène et de la danse une belle-mère impérative et dominante, qui n'autorise aucune contestation. A chacune de ses apparitions, Cornelia Mißelbeck accentue par sa présence en scène la tension dramatique de l'oeuvre, jouant avec brio tant l'arrogance que la méchanceté égoïstes de cette femme sans coeur. Les costumes chatoyants (beaux costumes de Dagmar Schrade) de la marâtre et de ses deux filles, toujours en harmonie de couleurs, contrastent avec la pauvre tenue de soubrette imposée à Cendrillon. Deux danseurs dont la renommée n'est plus à faire, Ilya Shcherbakov et Ilia Sarkisov, interprètent respectivement le Prince et son ami. Un bonheur de les retrouver ici, après les avoir vu évoluer ces dernières années sur la scène du Théâtre national de Munich alors qu'ils faisaient l'un et l'autre partie de la troupe du Bayrisches Staatsballett. Le maître de danse de Karin Sugino complète ce beau plateau de protagonistes.
Un enchantement pour petits et grands!
Le spectacle sera encore joué deux fois en décembre et deux fois en mars, dans cinq lieux différents à Munich ou aux alentours immédiats de la capitale bavaroise.
* les 17 décembre et le 17 mars
Agenda
Le samedi 10 décembre 2016 à 19H à UNTERHACHING à la salle KUBIZ (sold out, à guichets fermés)
Le samedi 17 décembre 2016 à 15H à UNTERFÖHRING, à la BÜRGERHAUS Tickets: par tél au 089 950 81506 ou [email protected]
Le vendredi 17 mars 2017 à la KÜNSTLERHAUS de la Lenbachplatz, en plein coeur de Munich, à 19H30. Tickets: les réservations commencent en décembre. Cliquer ici.
Le dimanche 19 mars 2017 à 18H à UNTERSCHLEISSHEIM, à la BÜRGERHAUS Tickets: Muenchentickets ou par tél.08931009200
Tarifs autour de 20 euros (ils diffèrent d'une salle à l'autre), réductions enfants
Plus d'infos sur l'école de ballet Benedict-Manniegel: cliquer ici.