Conte de Noël, Rolling Stones et Photographie
Un conte dans lequel le mot fin n’est pas encore inscrit…Les Stones sortent un nouvel album et Dominique Tarlé, derrière son objectif, observe la vie et chaque petit instant qui la rend magique.
Comme dans tous les contes il y aura des rêves, des coffres enfouis, des villas ; mais dans celui-ci il y aura aussi des guitares, un lapin, et des mètres de pellicule.
Dominique Tarlé est la mémoire vive des Stones, un conteur intrépide et plein d’humour dont les clichés donnent vie à l’onirisme d’une époque charnière, une époque où les Stones sont en Exil.
Épisode 1
Rencontre avec la photographie.
À la recherche de nouveaux messies pour la jeunesse
Fin des années 60, la France est divisée. Fini les “ Happy end”, le bonheur se flétrit. La jeunesse ne parle plus le même langage que celui de ses aînés. Elle se retrouve dans une impasse, bloquée entre deux chaînes publiques et la bande son de Salut les Copains. Alors les pavés volent.
Paris est le nid d’une nouvelle forme de contestation, un mouvement adolescent qui a besoins de nouveaux modèles. D’une certaine manière, ces mouvements fécondent l’âme des créateurs. Musiciens, cinéastes, photographes : les stars souffrent, James Dean meurt. Il faut créer !
Paris est le nid d’une nouvelle forme de contestation
De l’autre côté de la Manche, de jeunes anglo-saxons vivent au rythme des concerts de rock et écoutent religieusement les radios pirates. À Paris, Dominique Tarlé finit ses études de photographie, et arpente les scènes à la recherche des ces OVNIS anglais. Il les rencontre, et décide qu’il ne pourra plus s’en séparer. À la même époque, Blow up sort sur quelques écrans : comme son héros photographe, Dominique décide que c’est par la pellicule qu’il vivra éternellement cette époque, qui pour l’instant n’est encore qu’un fragile souffle qui peut, à tout moment, reprendre le large.
Le large, et son fameux appel, une sorte de « London Calling ». Dominique ne tarde pas à quitter Paris pour capturer ces nouveaux artistes dont tout le blues et les rythmes blacks l’enivre. Il arrive en Angleterre avec un visa de trois mois et y restera finalement près de trois ans. Là-bas, il suit les débuts de bon nombre de légendes avec comme seul bagage son appareil photo. Un appareil que Dominique évoque comme un sésame qui lui ouvre la porte des caves de concerts et lui permettra d’atteindre les Stones.
Débutant, n’ayant pas de faits d’armes ou une vitrine criblée de grands noms pour se vendre, le jeune homme ne songeait pas une seconde aux Stones. Pour lui, c’est une blague. Déjà connus, ceux que l’on pose comme les anti-Beatles, le cauchemar des mères de famille, vont pourtant lui faire confiance. Une confiance qui est loin d’être aveugle : une confiance basée sur l’esthétique unique des clichés d’un jeune homme animé par sa passion : la musique.
le jeune homme ne songeait pas une seconde aux Stones. Pour lui, c’est une blague…
Observateur, saisissant les détails oubliés, sa pudeur et sa discrétion séduisent les Stones. C’est décidé, il partira en tournée avec eux. D’étudiant à la recherche de mythe et d’idole le voilà photographe officiel. Pas un fait hasardeux ou un accident empirique : c’est le début d’un merveilleux voyage pour les Stones et Dominique. Une histoire de musique, une histoire d’amitié, une histoire où il faut être patient pour que les silhouettes de la pellicule ne tournent pas au flou. Si la fin des année 60 est marquée par l’incertitude et le vide, il s’avère que ce contexte fut une chance pour Dominique. Avec beaucoup de sagesse, il remarque qu’aujourd’hui tout est là pour les jeunes. Du coup, ils ne prennent plus la route pour chercher leurs idoles…Ils consomment ce qu’on leur offre. Alors : laissons-nous porter par l’âme vagabonde du photographe et réapprenons à regarder notre époque.
Après trois ans avec les Stones, Dominique est contraint de revenir en France : pas le mal du pays ou le manque de fromage mais l’administration…Cela tombe bien, les Stones sont eux aussi en Exil…
Merci à la Galerie de l’instant, Julia et Dominique pour illustrer et permettre ce conte.
Vernissage de l’exposition « The Box » , à la Galerie de l’instant, le 7 décembre.
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