Grand Prix du Festival d’Angoulême dès 1975, Will Eisner aimait Angoulême, qui le lui rendait bien. Il était normal que, l’année du centenaire de sa naissance, la Cité internationale de la bande dessinée et le Festival International de la Bande Dessinée unissent leur efforts pour rendre hommage à l’un des géants de la bande dessinée du XXe siècle. Inaugurée lors de la 44ème édition du Festival (du 26 au 29 janvier 2017), cette exposition exceptionnelle sera présentée au musée de la bande dessinée du 26 janvier au 15 octobre 2017.
Une occasion unique de découvrir le travail de ce génie de la bande dessinée américaine. Will Eisner est une telle référence aux États-Unis que les prix que l’on décerne chaque année aux meilleurs auteurs de bande dessinée portent son nom, les « Eisner Awards ».
Créateur en 1940 du Spirit, référence indémodable en matière de bande dessinée policière, série à la fois palpitante, ironique et sexy, Eisner est également, trente ans plus tard, le plus éminent initiateur, avec Art Spiegelman, des graphic novels, les romans graphiques qui ont révolutionné la bande dessinée mondiale. Il est ainsi l’exemple presque unique en bande dessinée d’un créateur qui aura connu dans sa carrière deux périodes créatives distinctes et également fécondes.
Présentée sur 400 m2, l’exposition s’attache à montrer, selon un principe chronologique, tous les aspects de l’œuvre du grand Will Eisner.
Du point de vue esthétique, l’exposition mettra en avant le goût d’Eisner pour les décors urbains, les ambiances contrastées, qui rappellent le New-York des années 1940 pour la partie Spirit et le Brooklyn de l’entre-deux-guerres pour la partie Will Eisner et le roman graphique.
Jouant avant tout sur une esthétique du noir et blanc, dont Eisner a été, tout au long de sa carrière, un des maîtres incontestés, l’exposition se déroulera à travers 6 sections : Une introduction spectaculaire plongera le public dans la pénombre d’un décor urbain qui évoquera le New York des années 1940.
Une deuxième section permettra de découvrir l’enfance et les débuts de Will Eisner.
La troisième section passera en revue les activités de l’agence fondée par Will Eisner et Jerry Iger dans les années 30.
La quatrième section sera l’une des plus conséquentes car consacrée au personnage emblèmatique d’Eisner ; The Spirit. Elle permettra de découvrir la genèse du personnage, son évolution, à la fois graphique et d’inspiration.
La cinquième section sera consacrée à l’American Visual Corporation et s’attachera à montrer à quel point Will Eisner a été pionnier dans ce qu’il est convenu d’appeler aujourd’hui la « communication visuelle ».
Enfin, la sixième section sera le deuxième moment fort de cette exposition. Cette section couvrira la période allant de la fin des années 1970 jusqu’au décès de Will Eisner et sera découpée en 5 sous chapitres qui aborderont respectivement : les questions d’autobiographie, de grammaire narrative et de vocabulaire graphique, le tropisme littéraire d’Eisner, Eisner professeur et professionnel et enfin la judéité et le racisme.
Dans chacune des sections de l’exposition, des interviews données par Eisner, ses assistants, les éditeurs et spécialistes qui l’ont côtoyé seront consultables sur écran. Deux films documentaires seront diffusés au sein de l’exposition : Will Eisner: Profession Cartoonist (1999) de la réalisatrice brésilienne Marisa Furtado d’Olivero et Will Eisner : Portrait of a Sequential Artist (2010) du réalisateur américain Andrew Cooke.
L’exposition comprendra plus de 120 planches originales, imprimés, croquis, esquisses, photos, lettres manuscrites… Un parcours sous forme d’enquête destiné au jeune public permettra une visite familiale de l’exposition.
Exposition présentée au Musée de la Bande Dessinée du 26 janvier au 15 octobre 2017 la Cité internationale de la bande dessinée et de l’image à Angoulème