Comme vous l’avez peut être suivi au début de l’automne, la FFME a été condamnée par le Tribunal de Grand Instance de Toulouse à indemniser deux pratiquants non-licenciés d’une somme de 1.2 millions d’euros, ceux-ci ayant été très grièvement blessés par une chute de bloc sur la falaise de Vingrau. Les choses sont plus compliquées que cela car il s’agit de batailles d’assurances, mais passons les « détails ».
Ce jugement sonne le glas du système de conventionnement classique signé entre un comité département FFME et le propriétaire du SNE (Site Naturel d’Escalade, le spot quoi …), déchargeant la propriétaire du site de toutes responsabilités liées à la pratique de l’escalade, qu’il soit un particulier, une société ou une collectivité. En effet ce jugement fera probablement jurisprudence, d’ailleurs la fédé croit peu en l’appel porté au jugement et a d’hors et déjà gelé la signature de nouvelles conventions.
Cette nouvelle situation remet complètement en question les responsabilités en cas d’accident et donc forcément les modalités d’accès à nos falaises préférées du territoire français. Qui est responsable si vous tombez au sol en cassant une prise lors du clipage du troisième point? Vous-même on serait tenter de croire en toute logique et bonne foi. Pourtant dans le contexte actuel la FFME sera tenue comme responsable si le site est conventionné, le propriétaire du terrain si le site ne l’est pas. La situation est intenable. Après une première interview aux réponses souvent succinctes donnée à Fanatic Climbing (voir le lien), le président de la FFME, Pierre You, vient d’envoyer un email à tous les licenciés, expliquant la situation actuelle et les pistes pour sortir de l’impasse (voir ce lien). Evolution législative, transmission du pouvoir de signer les conventions à des instances départementales bénéficiant d’un régime de responsabilité
civile pour « faute prouvée » sont ces pistes (là encore je fais court, lisez le communiqué pour plus de détails).
Certes le sujet de cette article est rébarbatif au premier abord mais ESSENTIEL car il touche directement notre LIBERTE DE GRIMPER et l’AVENIR DE NOTRE PRATIQUE DE L’ESCALADE SUR DU VRAI CAILLOU. Cessons d’être des simples consommateurs car on voit bien dans la « vraie vie » à quoi cela nous même… La démocratie ça part d’en bas, intéressez-vous, donnez votre avis, agissez! Le plastique et l’olympisme c’est bien, mais les fondements de notre activité ne sont pas là. La grimpe c’est dehors surtout!