Cette recherche de l’Université de Cardiff fournit la preuve la plus solide du rapport bénéfice-risque positif de l’aspirine, en prévention et à faible dose. Elle conclut même que si l’usage régulier du médicament augmente le risque de saignements de l’estomac d’environ de moitié, il n’existe aucune preuve valable que ces saignements soient mortels : les saignements d’estomac causés par l’aspirine seraient considérablement moins graves que les saignements spontanés qui peuvent survenir chez les personnes qui ne prennent pas le médicament.
A l’issue de leur revue, les chercheurs sélectionnent 11 essais randomisés. L’analyse combinée conclut précisément que :
· le risque relatif (RR) de saignements gastro-intestinaux « majeurs » chez des sujets consommant de l’aspirine à faible dose était de 1,55,
· le risque de saignement imputable à l’aspirine était de 0,45.
· Chez tous les sujets prenant de l’aspirine, comparés à des témoins ne prenant pas le médicament, il n’existe pas d’augmentation significative du risque de saignement mortel (RR : 0,77).
· La plupart des effets indésirables associés à la prise d’aspirine sont des saignements gastro-intestinaux,
· il n’existe aucune preuve valable que l’incidence des saignements gastro-intestinaux mortels soit augmentée par l’aspirine.
· Le risque substantiel de l’aspirine en prophylaxie est celui d’hémorragie cérébrale qui peut être fatale ou invalidante, avec un risque estimé d’1 décès
De grands bénéfices, un tout petit risque : si de nombreuses personnes utilisent l’aspirine au quotidiennement pour réduire le risque de cancer et/ou de maladie cardiaque, l’utilisation plus large du médicament reste aujourd’hui limitée en raison des effets secondaires de saignements. Cependant, les maladies cardiaques et le cancer restent les principales causes de décès et d’invalidité dans le monde. Or la méta-analyse conclut -à nouveau- qu’une petite dose quotidienne d’aspirine peut réduire l’incidence de ces 2 grandes pathologies d’environ 20 à 30%,
D’autres recherches, citées par les auteurs, montrent que de faibles doses d’aspirine administrées aux patients atteints de cancer, en combinaison avec la chimiothérapie et / ou la radiothérapie, peuvent réduire de 15% la mortalité liée au cancer.
L’analyse réunit ainsi » la preuve la plus solide » sur le rapport bénéfice-risque positif de l’aspirine à faible dose.Ses auteurs appellent à nouveau à élargir l’usage de l’aspirine, en prévention, et faible dose contre le risque cardiovasculaire et de cancer.
Source: PLoS ONE November 15, 2016 DOI: 10.1371/journal.pone.0166166 Systematic Review and Meta-Analysis of Randomised Trials to Ascertain Fatal Gastrointestinal Bleeding Events Attributable to Preventive Low-Dose Aspirin: No Evidence of Increased Risk