Un nouveau domaine s’ouvre » l’immunométabolisme « : finalement, ce sont de multiples connexions et communications, ce que les auteurs appellent les » interférences « , entre plusieurs grands systèmes de l’organisme (immunitaire, intestinal, métabolique…) qui font aussi le risque de maladies, ici métaboliques : » Un certain nombre d’études ont déjà suggéré que notre système immunitaire, en particulier, est étroitement lié aux fonctions métaboliques, au point qu’un nouveau domaine s’ouvre : » l’immunométabolisme « . Avec les processus d’évolution, les mammifères, dont les humains, ont développé des systèmes fonctionnels qui communiquent entre eux, et les microbiomes sont des acteurs essentiels de ce processus.
Une bactérie » clé « , médiateur immunitaire : l’exemple est donné avec cette bactérie clé du microbiote intestinal, Akkermansia muciniphila, -clé au point qu’elle a été conservée pendant des millions d’années d’évolution pour accomplir cette fonction chez les souris comme chez les hommes : quelle fonction ? A. muciniphila régule les niveaux de la protéine de signalisation IFN-y déjà documentée comme pouvant affecter le bon fonctionnement du métabolisme du glucose. Si IFN-y aide à lutter contre e multiples infections, une diminution de ses niveaux peut conduire à une amélioration du métabolisme du glucose. La recherche montre que,
· des souris spécialement élevées avec des niveaux réduits de IFN-y ont des niveaux plus élevés de A. muciniphila, et une tolérance au glucose significativement améliorée. Lorsque les niveaux de A. muciniphila sont diminués, les taux d’IFN-y sont augmentés et la tolérance au glucose est réduite.
· Les mêmes observations sont faites chez l’homme. La recherche montre clairement que les 2 systèmes, l’immunité et le métabolisme du glucose sont en fait étroitement liés et que ce sont les bactéries intestinales qui font la liaison.
Enfin, il y a très probablement bien plus d’une bactérie impliquée dans ce processus de communication et de contrôle métabolique et la communication basée sur les bactéries n’est qu’un exemple d’interférence entre systèmes humains complexes. Alors, en attendant les probiotiques adaptés, il reste l’adhésion à une bonne alimentation, à la pratique de l’exercice et au contrôle du poids pour préserver sa santé métabolique.
Source: Nature Communications 14 November 2016 doi:10.1038/ncomms13329 Akkermansia muciniphila mediates negative effects of IFNγ on glucose metabolism
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