Un jour, peut-être

Par Rob Gordon
Un jour, peut-être est un titre définitivement moins classe que Definitely, maybe, qui rappelle évidemment les débuts d'Oasis, fabuleux groupe des années 90, dont le talent s'évapora mystérieusement avec l'arrivée d'un nouveau siècle. Ceci étant dit, Un jour, peut-être, c'est surtout une comédie romantique des plus sympatoches. Le principe (car il y a un principe) est simple : alors qu'il s'apprête à divorcer, un trentenaire déprimé est sommé par sa fille de lui raconter comment il a rencontré sa mère. Les possibilités sont multiples, puisque trois femmes ont réellement compté dans sa vie. Il faudra une bonne heure et demie avant que ce sacré coquin ne dévoile l'identité de la madame en question.
Ça vous rappelle quelque chose ? Oui, How I met your mother, sitcom fort recommandable dans laquelle le héros, 20 ans après, raconte à ses ados de rejetons comment il rencontra leur génitrice. Et si la diférence de format implique des traitements assez éloignés, le film et la série ont tout de même plus d'un point commun, notamment dans leur façon de faire tourner les mioches en bourrique à force de digressions et de fausses pistes.
Un jour, peut-être est interprété de façon convaincante par un Ryan Reynolds qui vaut bien plus que sa petite image de jeune premier et fiancé de Scarlett Johansson (salaud). Génial dans l'insupportablement méconnu The nines, Reynolds livre ici une prestation plus policée (c'est le genre qui veut ça) mais bourrée de charme et d'humour. Il est aussi crédible en girouette coeur d'artichaut qu'en convoyeur de rouleaux de papier hygiénique pour la campagne de Bill Clinton. Si si. Car Un jour, peut-être, au delà du papier toilette, se positionne dans un contexte social et surtout politique, donnant aux personnage une dimension supérieure à celle de vagues icônes romantiques. Ça fait du bien de ne pas nager dans la guimauve et de parler un peu du monde qui continue à tourner même quand on est amoureux.
Alors évidemment, on a déjà vu plus drôle, plus sexy ou plus romantique. Mais Un jour, peut-être même habilement tous les ingrédients inhérents au genre, y ajoutant un joli plus-produit nommé suspense. Même si celui-ci aurait pu être mieux mené (à vrai dire, on n'est pas captivé captivé par la recherche de l'identité de la mère), il sort le film des sentiers battus, ce qui est vital dans un genre qui n'a pas donné que des chefs d'oeuvre d'originalité.
7/10