Valve Corporation est une entreprise pas comme les autres. D'une part, parce qu'elle est spécialisée dans le domaine le plus cool du monde : les jeux vidéos ( et pas des moindres). D'autre part, parce qu'il s'agit d'une entreprise libérée, et ce depuis sa création en 1996.
Concrètement, qu'est-ce que ça veut dire ? Le manuel pour les nouveaux employé de Valve, sous-titré " Savoir quoi faire quand personne n'est là pour vous diriger : une aventure passionnante ", décrit le fonctionnement de cette organisation atypique de façon assez précise (et souvent amusante). En voici quelques extraits.
Valve Corporation, une entreprise sans hiérarchie
Valve fonctionne selon une organisation horizontale, sans managers, ni chefs, ni aucune sorte de hiérarchie quelle qu'elle soit. En effet, Valve est convaincu que la hiérarchie et les ordres empêchent les salariés d'utiliser tout leur potentiel :
" Lorsque vous êtes une société de divertissement qui a passé la dernière décennie à recruter les gens les plus intelligents, innovants et talentueux de la planète, leur dire de s'asseoir à un bureau et de suivre les ordres anéantit 99 % de leur valeur. "
Valve fait passer les besoins clients avant toute chose : les employés ne doivent pas rendre de comptes à leur hiérarchie, mais à leurs clients directement :
" Une structure horizontale élimine les barrières entre votre travail et vos clients. N'importe quelle société vous dira que " le client est roi ". Sauf qu'ici, cette phrase a vraiment un sens. Il n'y a aucune barrière administrative pour vous empêcher de comprendre par vous-même ce que souhaite le client et de lui fournir. "
Les salariés sont responsables de toutes les décisions qui impactent l'entreprise, et sont tous traités de façon égale, quel que soit leur rôle :
" Il se trouve que nous avons un fondateur/président, mais même lui n'est pas votre supérieur. [...] Ses décisions et demandes sont sujettes à un examen aussi sceptique et impartial que pour quiconque. "
Les employés choisissent leurs projets
Les projets se mettent en place au gré des idées proposées par les employés. Chacun est libre de rejoindre l'équipe projet qui l'intéresse le plus, et dans laquelle il pense être le plus utile :
" Nous avons entendu que d'autres sociétés permettent à leurs employés d'allouer un pourcentage de leur temps à des projets autogérés. Chez Valve, ce pourcentage est de 100. "
Détail amusant : afin de permettre aux employés de se déplacer facilement au cours de leurs changements de projets, les bureaux sont montés sur roulettes !
Contrairement à d'autres entreprises IT, Valve ne favorise pas les trop longues journées de travail. Au contraire, cela est perçu comme le signe d'un problème à résoudre :
" Les heures supplémentaires à répétition indiquent généralement un échec dans la planification ou dans la communication. Lorsque cela se produit chez Valve, c'est un indice que quelque chose doit être réévalué et corrigé. "
" Et si je me plante ? "
Parce que Valve souhaite que ses salariés prennent des initiatives et des risques, l'erreur n'est pas pénalisée, mais vue comme une source d'apprentissage :
" Personne n'a jamais été renvoyé de Valve pour avoir fait une erreur. Ça n'aurait aucun sens pour nous de fonctionner de cette façon. Laisser la possibilité d'échouer est une des caractéristiques importantes de la société. Nous ne pourrions pas avoir des attentes aussi élevées de nos employés si nous les pénalisions à la moindre erreur. Même les erreurs qui coûtent cher ou celles qui aboutissent à des échecs publics sont considérées comme des opportunités d'apprentissage. Il est toujours possible de réparer les erreurs ou de les rattraper. [...] Cela dit, il y a aussi de mauvaises façons d'échouer. Répéter la même erreur encore et encore en est une. Ne pas écouter les clients ou les collègues après un échec en est une autre. "
La pierre angulaire du système de Valve : le recrutement
Pour Valve, le recrutement est la pierre angulaire sur laquelle tout repose. Parce que l'organisation est gérée par ses employés, ceux-ci doivent être choisis avec soin et capable d'assurer la responsabilité qui leur sera confiée :
" Le recrutement est la chose la plus importante que vous aurez à faire chez Valve. Chaque fois que vous ferez passer un entretien à un employé potentiel, vous devrez non seulement vous demander s'il est talentueux ou apte à travailler en équipe mais également s'il est capable de diriger (littéralement) la société, parce que c'est ce qu'il aura à faire. "
La qualité du recrutement est donc la condition sine qua non pour pouvoir continuer à se développer :
" On pourrait penser [...] que les choix pourraient convenir pour une petite start-up, mais pas pour une entreprise de plusieurs des centaines de personnes générant des milliards de dollars. Là est la question : le système s'adapte-t-il au changement d'échelle ? Jusqu'ici la réponse est oui. [...] C'est la conséquence directe d'une stratégie de recrutement qui privilégie la qualité et l'ingéniosité. [...] Si nous commençons à engager des gens qui ne sont pas capables de prendre des décisions et qui ne sont pas autonomes, une bonne partie de ce qui est traité dans ce manuel cessera de fonctionner. [...] Un recrutement réussi est la pierre angulaire de notre modèle. C'est notre oxygène. "
Vous rêvez de travailler dans ce type d'organisation ? Vous trouvez cela complètement utopique et sans intérêt ? Vous voulez parier sur la date de sortie de Half Life 3 ? On en discute dans les commentaires !
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