Cette rubrique suit l’actualité
éditoriale et présente les derniers ouvrages reçus par Poezibao. Il ne s’agit pas de fiches de lecture ou de notes
critiques et les présentations font souvent appel aux informations fournies par
les éditeurs. Certains points de vue ou remarques sont toutefois le fait de la
rédaction et sont alors précédés de la mention ndlr.
Parmi les livres récemment reçus
par Poezibao :
→ Demarcq, les Zozios
→ Revue Nu(e), Esther
Tellermann
→ Claude Vigée, Mon
heure sur la terre
→ Michel Jarrety, Paul
Valéry
→ revue N 4728
→ Yannis Ritsos, Temps
pierreux
→ Michael Edwards, De
l’émerveillement
→ Revue La Traductière,
n° 26
Poezibao a décidé de soutenir l’initiative de Place des
Libraires et donne donc aussi souvent que possible, pour chaque livre, un
lien vers le site de ce réseau de libraires indépendants qui tentent d’exister
en face des géants de la distribution de livres en ligne.
Demarcq
Les Zozios
Nous, 2008
Avec un CD de 58’, 28 €
« Jacques Demarcq, traducteur d’oiseaux et de littérature, interroge les
limites du sens, et celles de l’humanité. Il fallait trouver un échappatoire à
l’anthropocentrisme régnangnant. Pourquoi pas les oiseaux ? La légèreté de
leur intelligence face aux évènements, leur refus de croire au ciel qu’ils
connaissent trop, et ce manque d’entêtement qui les fait ne pas tenir en place,
en page, en cage.. » (Dos du livre)
ndlr :
Poezibao publiera très prochainement
une note de lecture sur ce livre très important. Et dans l’attente renvoie à l’excellente
note d’Alain Frontier sur le site Sitaudis.
Revue Nu(e), juin 2008, n° 39
Esther Tellermann
20 €
ndlr :
Arrivée sur le Marché de la poésie de ce nouvel opus dans la très belle série
de la revue Nu(e) de Béatrice
Bonhomme et Hervé Bosio. Ici un gros et important numéro consacré à Esther
Tellermann. Coordonné par Laurent Fourcaud, il propose un sommaire
impressionnant, à la hauteur de la poésie d’Esther Tellermann, avec notamment
des contributions de Bernard Vargaftig, Israël Eliraz, Marcel Cohen, Jean
Daive, Claude Esteban, Mathieu Bénézet, Claude Royet-Journoud, Isabelle Garron,
Cédric Demangeot, Yves di Manno, Michel Collot, Michel Deguy et bien d’autres
encore, au fil de près de trois cents pages, avec un bel ensemble de dessins de
Pierre Buraglio.
Il faut soutenir la revue Nu(e), qui
a besoin de quelques abonnements supplémentaires pour remplir parfaitement les
critères d’attribution de subvention du CNL, qu’elle est tant en droit de
recevoir. On peut se procurer le numéro à l’unité (20 €) ou souscrire un
abonnement (50 € les trois numéros). Toutes informations sur le site de la revue (le
numéro Tellermann, trop récemment paru, n’est pas encore présent sur le site ce
dimanche 22 juin 2008)
Claude Vigée
Mon heure sur la terre
Poésies complètes 1936-2008
Galaade Éditions, 2008
930 pages, 39,90 €
ndlr :
La poésie de Claude Vigée était devenue quasi introuvable. Il faut donc saluer
l’intelligence (et aussi le courage vu l’ampleur de la tâche) des éditions
Galaade d’en avoir repris la réédition complète, sous la houlette de Jean-Yves
Masson, avec une préface de Michèle Finck et une introduction d’Anne Mounic. Il
faut aussi saluer le travail inlassable de cette dernière, en faveur de l’œuvre
de Claude Vigée (elle a notamment fondé une Association des Amis de l’œuvre de
Claude Vigée). Cette première édition, sortie sans aucune couverture médiatique
encore à ce jour, est déjà presque épuisée et un retirage est en préparation. C’est
dire comme ce très gros et très beau livre de près de 1000 pages sur papier
bible était attendu comme une nécessité.
Les livres de Claude Vigée ici repris sont : La Lutte avec l’ange, L’attente,
La Corne du grand pardon, Poèmes de l’été
indien, Canaan d’exil, Le Poème du retour, L’Acte du Bélier, Délivrance du Souffle, Pâque de la parole, Les Orties noires, Le Feu d’une
nuit d’hiver, Dix Poèmes de Jérusalem, Apprendre la nuit, Danser vers l’abîme, Chants
de l’Absence (poèmes écrits après
la mort d’Evy, l’épouse de Claude Vigée, disparue en janvier 2007). Livres auxquels il faut ajouter Perce-Neige, poèmes de l’enfance et de l’adolescence
(1936-1940)
Michel Jarrety
Paul Valéry
Fayard, 2008
1370 p., 52 €
« A vingt-cinq ans, après de beaux poèmes qui lui valent une réputation
précoce dans le milieu littéraire de la fin du xixe
siècle, Valéry abandonne à peu près les vers, traverse une longue crise, puis,
coup sur coup, écrit deux chefs-d’œuvre, l’Introduction à la méthode de
Léonard de Vinci et La Soirée avec Monsieur Teste – après quoi il
s’enferme dans un obscur emploi de rédacteur au ministère de la Guerre et se
livre à d’abstraites recherches dans ses Cahiers. On croit volontiers
qu’il n’écrira plus et, si sa vie, alors, se fût interrompue, il n’aurait
laissé dans l’histoire littéraire que la fulgurance d’une première œuvre. Mais
Valéry, si incertain qu’il soit de son désir d’être écrivain, ne tourne pas le
dos à la littérature et, à la fin de la Première Guerre, la publication de La
Jeune Parque lui vaut une célébrité immédiate – et qui devient bientôt une
immense gloire.
Parce qu’aucune biographie véritable ne lui avait été jusqu’ici consacrée,
cette double carrière entrecoupée d’un retrait de vingt ans était demeurée
largement méconnue, un peu mystérieuse aussi, et la figure même de Valéry
restait tributaire de légendes anciennes. André Breton l’identifiait à Monsieur
Teste, et ce portrait de l’écrivain en héros de soi-même, délié de l’humanité
jusqu’à en paraître parfois inhumain, se trouvait sans cesse reconduit. Ainsi
était exclu tout ce qui relevait, chez lui, de l’existence privée – mais
surtout d’une nature profondément humaine : les détresses dont ses jours se
tissaient, les inquiétudes que la précarité de sa situation matérielle lui
inspirait, ou encore le regard si souvent sévère qu’il jetait sur son œuvre.
Il fallait donc revenir à ce qui authentiquement eut lieu et ce livre, de
manière entièrement nouvelle, s’attache à le dire à partir d’un considérable
fonds de documents inédits, et pour présenter au lecteur un récit où
s’entrecroisent la genèse de l’œuvre, l’évocation de la vie privée, mais aussi
d’une vie publique dont on n’avait encore jamais vraiment pris la mesure. Or,
les fonctions que Valéry a occupées dans le cadre de la Société des Nations, au
PEN Club, et dans d’autres institutions encore, l’ont placé au cœur de l’histoire.
L’intérêt qu’il a su lui porter, le rôle d’orateur quasi-officiel qu’il a pu
tenir, l’habit d’ambassadeur des lettres que ses conférences lui ont fait peu
ou prou endosser ont fait de lui un « contemporain capital » du siècle passé.
Quantité de rencontres l’attestent et l’on verra passer ici d’innombrables
figures illustres qui nous montrent elles aussi à quel point l’existence de
Valéry ne se laisse vraiment découvrir qu’au filigrane de son époque : sa
biographie devient une contribution à l’histoire de son temps.(dos du livre) »
ndlr :
une monumentale biographie qui est aussi un événement et sur laquelle Poezibao reviendra... un peu plus tard.
Revue N 4728, n° 14
10 €
ndlr :
il faut rappeler que N 4728 est la
latitude d’Angers, ville où nait, deux fois par an, cette revue qui compte à
son comité Antoine Émaz, Albane Gellé, Yves Jouan, Christian Vogels, sous la
houlette de Paul Badin. La revue se caractérise par son ouverture, accueille de
très nombreuses signatures, des auteurs souvent encore peu ou pas publiés. La
section "Mémoire vive" épouse la programmation des "Dits de
poésie" organisés depuis 1992, à Angers, par l’association "Le Chant
des mots" (textes entre autres de Patricia Nolan, Werner Lambersy,
François Boddaert) tandis que "Plurielles" s’ouvre à toutes sortes d’écritures
poétiques (ici près de 30 auteurs dont Edith Azam, Jean-Marie Barnaud, Tristan
Félix, Armelle Leclercq, Serge Ritman, etc.) Et enfin "Libres approches"
comporte des notes de lecture ou des points de vue. A noter, une excellente
section bio-bibliographique sur les auteurs présents.
Plus de renseignements sur la revue N 4728 (abonnements, adresses..) ici
Yannis Ritsos
Temps Pierreux
Makronissiotiques
édition bilingue, traduction de Pascal Neveu
Ypsilon.éditeur
18 €
« Beaucoup de temps est passé. De tout ce que nous avions emporté avec nous, tout est troué, dissous, détruit »
« Ces poèmes ont été écrits
à Makronissos, d’août à septembre 1949, au camp D de déportés politiques, avant
que nous soyons transféré au Bataillon B ; avant même de vivre toute l’horreur
de Makronissos. Ces poèmes sont restés enterrés sur place dans des bouteilles
scellées, et déterrés en juillet 1950 » (Yannis Risos, rabat du livre).
ndlr :
j’ai déjà signalé la naissance de ce tout nouvel éditeur dont les premiers
pas sont exemplaires, avec notamment la publication de ce livre de Yannis
Ritsos, inédit en français. Je conseille la visite de son site.
Michael Edwards
De L’émerveillement
Fayard, 2008
294 p., 20 €
« "Au lieu de supposer que l’émerveillement est le propre des enfants et
des ingénus, une émotion agréable et passagère dont on se défait en comprenant
l’objet qui l’a provoqué ou en revenant aux choses sérieuses, ce livre invite à
penser qu’il n’y a rien de plus adulte ni de plus sérieux que de s’émerveiller."
Michael Edwards nous fait parcourir en quinze étapes quelque vingt-cinq siècles
de littérature occidentale, de Platon à Philippe Jaccottet, du ciel des idées à
la poésie de tous les jours, avec des escales inattendues, comme cette
éblouissante évocation d’un chef-d’œuvre musical du xvie siècle redécouvert à Cambridge en 1960, le «
Spem in Alium » de Thomas Tallis.
Pour sonder les mystères de la création il ne néglige, en effet, aucun allié :
la musique (Purcell, Bach), la peinture (Vermeer) y sont ici largement
représentées, notamment dans les rapports qu’elles entretiennent avec la
poésie.
Sans ignorer les théories critiques modernes mais pour en avoir sans doute
éprouvé les limites (et peut-être jaugé les naïvetés) Michael Edwards préfère,
dans l’esprit des premiers « Lecteurs royaux », faire revivre un art de lire
oublié, qui s’en tient au texte seul.
Qu’il s’arrête, pour étayer son propos sur une page de Dickens, sur quelques
vers de Wordsworth ou de Chrétien de Troyes, c’est toujours comme s’il
s’agissait de la dernière nouveauté.
Cette leçon de lecture est aussi une leçon de sagesse. En préservant ou en
ranimant notre aptitude à l’émerveillement, la littérature nous suggère une
autre façon de voir et de vivre. »(dos du livre)
Michael Edwards est poète en français et en anglais, et
professeur au Collège de France. Il a publié de nombreux essais sur la création
littéraire et artistique. Il rencontre une grande audience avec ses cours au
Collège diffusés par France Culture.
Revue La Traductière, n°
26
juin 2008
20 €
Revue franco-anglaise de poésie et art visuel dirigée par Jacques Rancourt avec
au comité notamment Mireille Fargier-Caruso, Françoise Hàn, Mal Alhau, Anne
Talvaz, etc. Ce vingt-sixième numéro comporte un ensemble sur les poètes
australiens d’aujourd’hui, riche de 21 auteurs et poursuit l’initiative des "Sculptures
sur prose", avec en particulier des poèmes de Gabrielle Althen, Claude
Ber, Danièle Corre, Denise Desautels, Louise Dupré, Hélène Dorion, Jacques
Fournier, Brigitte Gyr, Jean Metellus et bien d’autres encore