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(…) et comme on dit aussi en Bretagne (et même en Auvergne), « le pain perdu ne l’est pas pour tout le monde » et la drôle d’omelette qui imbibe le pain disparaît le matin, redisparaît l’après-midi, et le soir il n’en reste pas trois miettes, on dirait qu’elle s’est fait sauter sur le grappin, on dirait qu’elle écrirait trois lignes par jour à son fils, l’omelette, on dirait qu’elle ne connaît pas de la passion verte verte verte les fruits fripés acides acides acides (ne pas mélanger avec le pain perdu), on dirait qu’elle veut se faire la malle de Hambourg (nom du pays : le pain) à (…)
(…) croire qu’elle voudrait être fabriquée en briques Lego Ninjago, jaunes et brillantes, section carrée pointue, afin de n’être forcée ni enseignée par personne, une omelette toute en Lego Chima -j’imagine qu’à Hambourg on prononce comme ça-, une omelette qui deviendrait super héros, qui faite de briques Logos brunes et vertes, serait un tricératops, ou mieux, un T-Rex qui écraserait des voitures de course, ce qui assied bien la preuve que la poésie, « c’est un truc qu’on envoie, ça peut être des animaux, des plantes, de la nature », ou bien des tricératops, des gâteaux, des Legos, de la nature d’homme, du logos, de la nature de poète, genre masculin pluriel, qui n’a rien à voir avec le sexe, défini comme « gentils car ils donnent des poèmes aux autres », la preuve est faite, je crois, qu’un poète ce n’est pas du tout à Lego (…)
(…) ni tout à fait un Lego, non plus, mais plutôt à l’image dessinée, blanc Caran d’Ache, par celle qui aurait voulu mettre un ruban au turban, celle qui ne porte pas de caban, celle qui s’accroche aux haubans, celle qui n’élève pas (encore) de poissons dans l’ovale d’un fort Vauban, celle qui s’occupera peut-être de chevaux à Montauban, celle qui ne met pas les mots rigolos au ban du dictionnaire, celle qui ne les trouve pas barbants, ces mots qui viennent en bombant le suffixe, celle qui fière comme Artaban, cuisinerait du pemmican après un voyage en ballon, celle qui ne conduira pas de Trabant (…)
(…) celle qui me parle d’un éventail de papier, acheté dans un château en Allemagne, pas à Sigmaringen quand même ! un éventail comme un poème qu’on déplie, c’est un « texte qui rime, qui a le nom du poète à la fin » (regarde à droite), comme gravé dans le bois de sapin, rameaux plats et lisses, qui enserrent des fleurs, des camélias ou des clématites, du lilas, je ne sais pas ; des animaux d’aquarelle, des chats au lavis, des chiens au fusain, elle signe Clara Blarasin (…)