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Déception du mois de novembre

Par Lecturissime
Déception du mois de novembre

La prise de la Bastille est l'un des évènements les plus célèbres de tous les temps. On nous récite son histoire telle qu'elle fut écrite par les notables, depuis l'Hôtel de ville, du point de vue de ceux qui n'y étaient pas. 14 Juillet raconte l'histoire de ceux qui y étaient. Un livre ardent et épiphanique, où notre fête nationale retrouve sa grandeur tumultueuse.

" De la Bastille, il ne reste rien. La démolition du bâtiment commença dès la nuit du 14 juillet 1789. De l'événement, nous avons les récits du temps. Les députations de notables qui se rendirent à la citadelle et les délibérations de l'Hôtel de Ville y prennent une importance démesurée. On nous raconte la prise de la Bastille du point de vue de ceux qui n'y étaient pas ; et qui vont devenir nos représentants. Ils n'y étaient pas et ne souhaitaient d'ailleurs pas que la Bastille tombe. Ils firent même tout pour l'empêcher. Mais ils ont laissé des témoignages. Car ces gens-là savaient écrire.
Il fallait donc retrouver les relations des gens ordinaires, s'appuyer sur le récit personnel de leur participation à l'émeute du 14 Juillet. Il fallait éviter tout surplomb, afin de ne pas écrire un 14 Juillet vu du ciel. En m'en tenant aux récits méprisés, écartés, j'ai voulu me fondre dans la foule. Et puisque c'est bien le grand nombre anonyme qui fut victorieux ce jour-là, il fallait également fouiller les archives, celles de la police, où se trouve la mémoire des pauvres gens.
L'Histoire nous a laissé un compte et une liste : le compte est de 98 morts parmi les assaillants ; et la liste officielle des vainqueurs de la Bastille comporte 954 noms. Il m'a semblé que la littérature devait redonner vie à l'action, rendre l'événement à la foule et à ces hommes un visage.
À une époque où un peuple se cherche, où il apparaît sur certaines places de temps à autre, il n'est peut-être pas inutile de raconter comment le peuple a surgi brusquement, et pour la première fois, sur la scène du monde."

Je n'ai pas comme habitude de lire les sorties littéraires dont tout le monde parle -encore moins les français, ceux qui me connaissent le savent- mais quand j'ai lu Tristesse de la terre dernièrement, j'ai regretté de ne pas l'avoir lu plus tôt et j'ai ressenti rétrospectivement une peur froide : celle d'avoir manqué de passer à côté d'un grand roman, sous prétexte de ne pas céder aux sirènes des médias qui encensent toujours les mêmes livres. ( lire à ce sujet le billet de Sandrine sur les blogs littéraires et leurs choix)

Cette année, j'ai donc joué le jeu, et j'ai fait confiance aux médias, me plongeant dans la rentrée littéraire, par peur encore une fois de passer à côté d'une oeuvre incontournable.

Et j'ai lu ce 14 juillet. Alors oui, l'auteur fait revivre les petites gens de la révolution, mais pour moi, le roman en se situant entre fiction et essai historique, finit par manquer d'âme. Les dialogues sont absents, remplacés par des descriptions interminables. Bref. Je me suis ennuyée. Je ne l'ai pas trouvé incontournable.

J'ai voulu découvrir d'autres romans mis en avant dans cette rentrée littéraire et j'ai été globalement déçue, seuls ; ; Le rouge vif de la rhubarbe ; Des hommes de peu de foi et Le syndrome de la vitre étoilée m'ont marquée. Et pourtant j'ai lu :

Le constat est sans appel : sur 18 livres lus, seuls 5 m'ont plu ! Dont 4 romans étrangers ! Une fois n'est pas coutume, à l'avenir, je vais m'en tenir aux statistiques et aller où mon coeur me porte, vers la littérature étrangère, sirènes ou pas sirènes, quitte à passer à côté d'un incontournable français. Je prends le risque.


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