Maintenant que vous savez tout ce qu’il faut savoir avant de partir au Japon, place au voyage ! Je suis partie seule pendant 14 jours au Japon en octobre et je vous partage une idée d’itinéraire à faire sur place.
Et oui, j’ai voyagé seule au pays du soleil levant. Il faut dire qu’on me l’avait conseillé et que s’il y a bien un pays où il est pratique et agréable de voyager seul, c’est le Japon ! Il existe des hôtels pour une personne, les restaurants sont principalement faits pour les gens seuls, on se sent en sécurité totale, les gens viennent spontanément discuter avec vous et vous aider s’il vous voient tout seul…bref, c’est génial ! Pour ceux qui auraient peur de franchir le pas, n’hésitez plus. Et puis voyager seul c’est aussi faire le programme qu’on veut, comme on veut, quand on veut, laisser la place aux rencontres et ce n’est pas désagréable…
Je suis partie un samedi en France (arrivée le dimanche après-midi au Japon) et je suis repartie le samedi deux semaines après. Cela m’a donc fait 12 jours complets de visite et 2 autres où j’ai pris l’avion (ou tenté de m’en remettre !). Deux semaines c’est un minimum pour le Japon je trouve, enfin si vous avez prévu de bouger en dehors de Tokyo ! Grâce aux avis sur internet, aux témoignages de mes amis déjà partis là-bas et à mon Lonely Planet, je me suis donc constitué le planning suivant (duquel j’enlève donc les jours d’arrivée et de départ où on ne fait pas grand chose en général):
Jours 1 à 3: Tokyo
Trois jours complets pour visiter Tokyo. ça peut paraître peu mais vous verrez ensuite que j’y suis en réalité resté plus de temps que ça. Mais dans ces 3 jours complets, j’ai pu visiter des temples (gratuits) comme le Meiji-Jingu ou le fameux Senso-ji, des jardins zen et des parcs comme celui de Ueno ou les jardins de Shinjuku (que j’ai adoré) ou bien me balader dans chacun des quartiers les plus connus de Tokyo: Harajuku, Shibuya et son carrefour ultra fréquenté, Akihabara (le quartier geek), Shinjuku, Omotesando (les champs Elysées japonais), Roppongi (le quartier le plus huppé, rempli d’expat’), Ginza et son plus grand magasin Uniqlo au monde, la Tokyo Tower ou bien encore la Tokyo Skytree, etc
Mais Tokyo ce sont aussi des expériences et des atmosphères différentes. J’en ai profité pour aller manger à Gonpachi, le restaurant qui a inspiré Kill Bill dont je suis une grande fan. Et puis, pour continuer dans le cinéma, je ne pouvais pas repartir sans aller au New York Bar du Park Hyatt, le bar au 52ème étage où a été tourné Lost In Translation. Je vous conseille d’ailleurs le cocktail du même nom au saké. Petite astuce: allez-y entre 17h et 19h, où vous pouvez avoir une place tranquille près de la fenêtre, admirer le coucher de soleil sur la ville et ne pas payer l’entrée à 2200 yen !
Dans un tout autre style, je n’ai pas pu avoir ma place au Ninja restaurant, complet sur des semaines mais ça me faisait très envie ! Idem pour les Studios Ghibli qu’il faut réserver longtemps à l’avance. Et pour les curieux de l’univers « Babes » ultra kawaii et déjanté, je vous conseille le Maidreamin Cafe à Akihabara pour un dépaysement totalement too much et what the fuck. Enfin, les amoureux de jeux vidéos ne seront pas déçus par les nombreux game center partout dans la ville. Même si vous ne jouez pas, allez au moins admirer les pros des jeux de danse qui passent des heures à s’affronter, ça en jette !
Dernière adresse, si vous voulez déjeuner ou dîner vers Harajuku, je vous conseille le Sakuratei, un restaurant où vous cuisinez et cuisez vous-même votre okonomiyaki ! Certains menus sont à volonté en plus…
Jour 4: Nikko
Comme je vous le disais, je suis en fait restée à Tokyo 5 nuits la première semaine. Mais depuis Tokyo, il est facile de faire une virée d’une journée à Nikko par exemple, dans les montagnes pour visiter ses temples mythiques. Allez-y assez tôt pour éviter la foule, avoir le temps d’y aller (il y a au moins un changement de train) et prévoyez la petite laine car j’avais presque 25 degrés à Tokyo mais il ne faisait qu’entre 6 et 12 degrés à Nikko…
Attention, le temple principal de Nikko, le Rinno-ji, est en rénovation jusqu’en 2020, vous ne verrez donc rien ou presque à l’intérieur. Attendez plutôt la fin des travaux pour le visiter ! En revanche, le Tosho-gu, juste à côté est certes le plus cher mais aussi un incontournable. Avec sa grande pagode rouge, son chat qui dort, ses statues de singes et d’éléphants farfelues et avec ses dorures, le temple est superbe. C’est aussi le plus fréquenté.
A côté, il y a pourtant deux autres petits temples qui valent le détour dont le futarasan-jinja pour lequel j’ai eu un coup de coeur. Des allées recouvertes de mousse, des pagodes, des statues d’inspiration chinoise, des dragons…et pas un touriste ou presque ! Mais attention, comme partout à Nikko: ça grimpe dur et il y a de nombreuses marches !!
Redescendez ensuite à pied pour profiter du célèbre pont rouge Shinkyo de la ville, avec une superbe vue sur la rivière et la vallée avant de rentrer à Tokyo. Attention, vérifiez bien les horaires des trains avant de partir car ils ne sont pas tous avec un seul changement. Certains vont jusqu’à 3 changements et mettent au moins 3h pour rentrer à Tokyo !
Jour 5,6 et 7: Kyoto
Même principe que pour Tokyo, posez vos valises à Kyoto pour au moins 5 nuits et depuis la ville, allez visiter tous les alentours ! Depuis Tokyo, la liaison vers Kyoto est hyper agréable en Shinkansen (environ 2h45). Après mon arrivée le matin, non loin du quartier populaire de Gion, je suis allée vers les temples les plus loin du centre pour visiter Fushimi-Inari. Gros coup de coeur pour cet endroit incroyable mais attention, l’ascension est rude et longue ! Je ne savais pas dans quoi je m’embarquais mais il faut bien 2h au moins pour grimper au sommet. Avant le sommet (où il n’y a qu’un petit temple) il y a un plateau pour reprendre votre souffle et admirer la vue incroyable sur la ville. Mais ces milliers de torii oranges, les temples et cascades cachées et cette atmosphère spirituelle sont définitivement à voir !
Le lendemain, je me lève tôt pour aller à Arashiyama dans la banlieue de Kyoto, célèbre pour sa forêt de bambou. Si celle ci ne m’a finalement pas vraiment impressionnée, j’ai adoré le temple Tenryu-ji avec son lac et son jardin zen, juste à côté. Puis, j’ai traversé le pont pour aller de l’autre côté de la ville dans un autre endroit superbe où vont peu de gens, à tort: le parc au singe d’Iwatayama. Encore une fois, il vous faudra près de 30mn de marche en montée assez raide pour débarquer là-haut. Mais ça en vaut la peine. Là-bas, les macaques sont en liberté, vous marchez à leur côté, pouvez vous relaxer avec eux autant de temps que vous le voulez, et le parc offre une vue à 360 sur toute la vallée. Un pur bonheur ! En redescendant, tournez à gauche pour faire le tour du lac et de la rivière si vous avez encore 3 bonne heures de libres, le paysage est incroyable…
Le 3ème jour, je me consacre à la ville même de Kyoto. Tôt le matin, une expédition de 45mn en bus m’emmène à l’autre bout de la ville, au temple du Kinkaku-ji, ou bien le Pavillon d’or. Superbe, mais frustrant car très court à visiter. Les petits temples aux alentours ont bien plus de charme, n’hésitez pas à y aller ! Puis dans l’après-midi, je rejoins un accompagnateur francophone pour visiter les temples du centre de Kyoto dont je vous parle ici, et pour croiser des geishas dans le quartier de Gion.
Jour 8: Osaka et Himeji
Et oui, deux villes en une journée c’est possible ! Merci le shinkansen… Comme on m’avait dit qu’Osaka valait surtout le coup le soir lorsque ses néons sont allumés, je me suis trouvé autre chose à faire le matin. Et j’ai opté pour le sublime château d’Himeji. Perché sur sa colline, haut de plus de 5 étages, celui qu’on nomme le Grand Héron blanc en impose et se voit bien avant d’arriver dans la ville. Toutes les explications y sont traduites en anglais et il y a même une application à télécharger pour profiter de la visite en réalité augmenté sur votre smartphone. Petit conseil, prenez le billet combiné avec les jardins zen qui sont à quelques mètres à la sortie du château, ils sont superbes et très peu fréquentés.
Depuis Himeji, on prend le train retour vers Kyoto qui s’arrête à Osaka. Passez-y la fin de journée et la soirée si possible. Car on ne m’avait pas menti, Osaka est incroyable la nuit !! Des néons partout, les arcades de Dotombori pleines à craquer, des restaurants et des bars à n’en plus finir, des salles de jeux, des concerts sur les quais… Osaka n’a rien à envier à Times Square !! Gros coup de coeur pour cette ambiance folle et les habitants que j’ai trouvé adorables. Pas de panique pour rentrer à Kyoto, vous y serez en moins de 30mn en train :)
Jour 9: Nara
Ah Nara, je l’attendais ! J’avais vu beaucoup d’images de ces daims en liberté qui viennent vous dire merci pour un cookie spécial. Mais Nara, c’est bien plus que ça ! J’y ai passé une journée entière à beaucoup marcher pour pouvoir explorer tout ce que la ville a à offrir. Nara est un endroit hors du temps où l’on a du mal à croire qu’une ville pareil a pu se construire autour des animaux. Les cerfs y sont rois, décident de se coucher au milieu de la route s’ils le veulent ou de dormir dans un magasin. Si vous passerez beaucoup de temps à explorer le parc et à dire bonjour aux animaux, Nara c’est aussi de nombreux temples cachés un peu partout. Prenez une carte à l’office du tourisme en sortant de la gare, elle vous indiquera tous les endroits à ne pas louper.
Il y a même un grand musée au milieu du parc. Mais l’attraction phare de Nara c’est le temple Todai-ji. Très beau et imposant, il est connu pour ses statues gigantesques de Bouddha à l’intérieur et surtout pour un pilier derrière celles-ci, qui a un trou très étroit en bas. La tradition veut que vous fassiez un voeu et que vous tentiez de traverser ce trou pour passer de l’autre côté ! Si les enfants y arrivent facilement, il faut dire que peu d’adultes peuvent vraiment le faire, mais à vous de voir :)
Pour le reste, les temples de Nara mélangent les styles entre pagodes et jardins zen. Mais c’est définitivement à faire, et il faut définitivement prendre le temps de le faire tranquillement, surtout le parc aux allures enchantées avec une lumière magique !
Jours 10 et 11: Hiroshima et Miyajima
Après 5 nuits à Kyoto, je reprends mes valises et le Shinkansen direction Hiroshima. Comme la ville est peu étendue, tout ce que vous voudrez visiter à Hiroshima se trouve quasiment à côté. Pratique ! Bien entendu, la majorité de ce qu’il y a à visiter tourne autour de la bombe atomique qui a touché la ville en 1945 mais attention, Hiroshima est loin d’être une ville triste !
Il est indispensable de commencer par aller voir le dôme de Genbaku pour prendre l’ampleur de la catastrophe de l’époque. Dans l’alignement du dôme, dans le parc, vous verrez le monument mémorial qui a été construit et la flamme qui brûle et brûlera tant qu’une arme atomique existera sur terre… A côté de ce monument se trouve le monument pour les enfants morts à Hiroshima. De nombreux origamis y sont déposés en hommage tous les jours.
Juste à côté, en sous-sol se trouve le mémorial de la paix dédié aux victimes de la bombe atomique. Beaucoup passent à côté sans le voir ou sans y aller. Gratuit, je l’ai pourtant trouvé extrêmement bien fait, avec de belles reconstitutions et surtout très émouvant. Avec des films qui retracent ce jour terrible et surtout avec les portraits des milliers de morts qui défilent sur un écran. Il est même possible de rechercher quelqu’un en particulier dans les archives pour savoir ce qui lui est arrivé.
Enfin, la suite du parcours mène tout droit vers le Musée du mémorial pour la Paix qui vaut à peine 200 yens (moins de 2 euros). Là encore, il aide à prendre conscience de l’horreur du bombardement et est extrêmement bien fichu. Pour me changer les idées en sortant, je suis allée prendre un bol d’air au château d’Hiroshima non loin de là, avec un petit lac et un temple au pied du château et de ses ruines. A l’intérieur du château, reconstruit, se trouvent surtout des expositions sur la guerre ou sur les tenues de Samouraï. Mais la vue de tout en haut sur la ville vaut le détour.
Le soir pour manger, on n’hésite pas une seconde et on va au Okonomiyaki Village dont Hélène vous parlait dans son article. On y déguste donc des okonomiyaki façon Hiroshima, c’est-à-dire avec des noodles en plus !
Le lendemain, partez dès le matin direction Miyajima ! Il est rapide de rejoindre les ferry JR qui relient Hiroshima à Miyajima. La traversée dure quelques minutes et passe devant le fameux Torii qui sera selon la marée soit les pieds dans l’eau, soit au sec (et dans ce cas vous admirerez les touristes passer sous cette porte). Miyajima mérite qu’on y passe la journée entière et la soirée pour en profiter pleinement. Vous pourrez déjà profiter en arrivant de ses rues marchandes remplies de restaurants et petites échoppes traditionnelles. Vous y retrouverez les daims en liberté, comme à Nara, qui vous accompagneront dans vos randonnées. Ensuite, vous arriverez vite au sanctuaire principal de l’île, Itsukushima, face au Torii, un incontournable à visiter, à marée haute ou basse :)
Mais l’intérêt de Miyajima, c’est bien le mont Misen et sa vue sur toute la baie et les îles alentours. Je vous conseille de prendre le téléphérique pour monter et gagner du temps (bien 2 à 3h de randonnée), quitte à redescendre à pied ensuite à travers le parc naturel qui vaut également le détour. Après une montée en deux temps, vous voilà à un premier plateau panoramique qui a de quoi vous en mettre plein la vue. Si possible, allez-y quand le temps est dégagé sinon vous ne verrez pas grand-chose !
Mais attention, ce plateau n’est pas le sommet du mont ! Pour y aller, il vous faudra encore suivre un petit chemin de terre, parfois très étroit et abrupte, pendant 30 mn pour arriver à un temple d’abord, puis à un abri ouvert à 360° sur toute la région autour. Entre terre et mer, la vue est à couper le souffle. Attention, à cet endroit là il n’y a rien pour boire ou manger, juste des toilettes donc prévoyez au moins la bouteille d’eau avec vous avant d’y aller.
Enfin, en redescendant, n’oubliez pas de tourner vers la gauche sur la route principale, à l’opposé du retour en ferry, pour vous perdre dans le temple bouddhiste (gratuit) de daisho-in. Pour moi c’est LA plus belle surprise de l’île. Au milieu des cascades et de la forêt, des statues inattendues jalonnent le temple. Certaines sont habillées, d’autres ont de nombreuses offrandes autour, d’autres encore ont des bonnets de toutes les couleurs. En montant les marches, on peut faire tourner les sutras, de lourdes bobines dorées, pour faire nos prières en même temps. Le lieu est magique, relaxant, envoûtant et surprenant. Incontournable !
Pour finir, si la nuit tombe, retournez faire un tour à la Torii principale qui s’illumine le soir pour une traversée inoubliable.
Jour 12: Hiroshima et retour à Tokyo
Hiroshima étant plutôt rapide à visiter, 2 jours suffisent dans la région, même si les alentours de Miyajima donnent envie de revenir très vite pour explorer un peu plus ces nombreuses îles ! Du coup, le dernier jour m’a surtout servi à rentrer à Tokyo (puisqu’il faut 4h pour aller d’une ville à l’autre en Shinkansen). Une fois là-bas, profitez d’une dernière après-midi et soirée dans la capitale nippone pour acheter les dernières choses que vous voulez maintenant que vous savez la place qu’il vous reste dans la valise ! Profitez-en aussi pour retourner dans les endroits que vous avez adoré. Pour ma part, c’était l’occasion de retourner me poser au Starbucks devant Shibuya crossing pour prendre un dernier bain de foule et admirer les néons de la ville. Le lendemain, il était déjà l’heure de repartir vers Haneda Airport pour rentrer à Paris.
Et je vous préviens, le retour du Japon n’est pas facile ! Entre le décalage horaire et surtout la nostalgie immédiate qui va vous envahir, vous allez très vite vous dire que vous voulez retourner dans ce pays incroyable mêlant modernité et tradition, ultra propre, sécurisé, gentil…bref, un pays dont on a beaucoup à apprendre !
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