chemins de la pensée ; ils vont d’eux-mêmes,
ils s’échappent. Quand donc amorcent-ils à nouveau le tournant,
dégageant la vue sur quoi ?
Chemins allant d’eux-mêmes,
jadis ouverts, soudain refermés,
plus tard. Montrant de l’antérieur,
jamais atteint, voué au non-dit –
relâchant les pas
à partir de l’accord d’un fiable destin.
Et à nouveau presse
une ombre incertaine
dans la lumière qui tarde.
*
Wege,
Wege des Denkens, gehende selber,
entrinnende. Wann wieder kehrend,
Ausblicke bringend worauf ?
Wege, gehende selber,
ehedem offene, jäh die verschlossenen,
später. Früheres zeigend,
nie Erlangtes, zum Verzicht Bestimmtes –
lockernd die Schritte
ans Anklang verlâsslichen Geschicks.
Und wieder die Not
zögernden Dunkels
im wartenden Licht.
***
Martin Heidegger (1889-1976) – Denkerfahrungen – Traduit par Jean Beaufret et François Fédier