Débranchez la machine !

Publié le 29 novembre 2016 par Amvoilure @Amvoilure


On va dans le mur…, Les équipes n’y arrivent plus… On est sous-staffé, on ne tiendra pas les délais… J’ai beau alerter ma hiérarchie, elle ne m’entend pas, ne comprend plus le terrain, ne connaît plus l’opérationnel… Pire mon boss s’énerve en réunion alors que je l’avais prévenu, du coup il démotive les équipes. Et moi, je perds en légitimité et tout cela me décourage, j’ai envie de partir… mais je sais que ce sera pareil ailleurs vu ce que mes amis me racontent … j’y pense tout le temps et ça me bouffe !

Rien qu’en transcrivant ces phrases, je me sens mal. Alors pas étonnant qu’une certaine forme d’impuissance et de démotivation, que beaucoup ressentent, les « bouffe » peu à peu de l’intérieur. Et pourtant, certains, qui ne semblent pas plus naïfs que d’autres, trouvent du plaisir dans leur vie de managers, s’éclatent même, tout en donnant à leurs équipes une direction et un sentiment d’appartenance. Comment font-ils ? Est-il possible de traverser ces moments clés ?

Ressasser les difficultés, radoter sur les problématiques, très peu pour eux… Instinctivement, ils cassent cet enfermement mortifère, arrêtent cet engrenage. Ils ont compris qu’il est sans issue et risque même de bousculer leur instinct vital, si précieux. Ils ont appris à reconnaitre les premières alertes de l’emballement de leur machine à fabriquer des impasses et du stress. Certains ont eu la chance de recevoir ce discernement dès le berceau et pour d’autres cet apprentissage s’effectue par nécessité de survie.

J’ai aussi observé que ces managers ne visent pas la perfection sur le court terme. Ils peuvent délivrer de façon incomplète dans les délais attendus. Ils progressent régulièrement, ne ressentent pas la sensation de se heurter à un mur : ils sont plus sereins. Avançant pas à pas, ils améliorent au fur et à mesure, en fonction des retours des uns et des autres et la pression a moins de prise sur eux. Ils savent qu’ils atteindront la qualité attendue en plusieurs étapes, cela fait partie du processus.

Être dans l’impossibilité d’arrêter sa machine à penser est le signe qu’un seuil a été dépassé.

Ce dysfonctionnement « entre soi et soi » est déclenché par des éléments variés et nombreux issus de la vie en entreprise ou personnelle. Je mesure combien il est difficile de ne pas se le reprocher et en même temps cela contribue, aussi, à alimenter cette spirale.

Parfois, le soutien d’un intervenant extérieur peut aider la personne concernée à poser les premiers petits pas : apprendre à faire un tri, accueillir la « production » de sa machine à réflexions (tout n’est pas à jeter) sans la relancer.

Dans notre monde de la performance, rare est celui ou celle qui n’a pas été aspiré(e) et entraîné(e) à faire plus que ce qu’il ou elle pouvait ; d’où ce risque de sur-régime. Ces personnes qui ont expérimenté le débranchement de leur « machine infernale » repèrent ou ressentent, plus rapidement que d’autres, les premiers signes d’emballement et savent en sortir plus facilement. Parfois, un « moins » peut rendre plus fort.

Si vous vous êtes reconnu dans cet article et avez envie d’en sortir, n’hésitez pas à me contacter.