Les banques sont en France et dans de nombreux pays le seul moyen de créer de l'argent. Autrefois, l'État avait ce pouvoir par la Banque de France, mais aujourd'hui, ce pouvoir est transféré à la BCE, qui est indépendante de quelque instance politique européenne que ce soit. Son seul objectif (en gros), c'est la stabilité de l'euro.
La stabilité monétaire, c'est un bon moyen de se rassurer quand on a été traumatisé par les dévaluations galopantes des années 30. La valeur pouvait chuter entre le matin et le soir de façon inquiétante, au point qu'on n'attendait jamais le soir pour déposer un chèque. Notamment, l'Allemagne a très peur de l'inflation, qui a été l'un des moteurs de la dernière guerre de 39-45. C'est d'ailleurs elle qui freine des 4 fers pour éviter l'inflation.
Le problème, c'est que l'inflation est nécessaire à une économie. L'inflation, c'est quand on crée de la monnaie, la rendant plus facile à trouver, on réduit donc sa rareté, et sa valeur. L'intérêt est notamment de financer des projets d'ampleur, qui seront supportés par tous ceux qui possèdent de l'argent : le prix à payer est donc une petite perte de richesse sur les mêmes billets que l'on a en poche. Ces billets permettront d'acheter un peu moins de choses. Ce sera compensé par une hausse de salaires par la suite.
Il n'a jamais existé dans l'histoire de période de plein emploi sans inflation. Pour exemple, ce graphique où on peut voir les périodes de crise sur l'inflation depuis 1901. Notez bien la crise de 1929.
En se réfugiant derrière le spectre de l’inflation, les autorités monétaires ont permis le désastre européen actuel. (source)
L'avantage de l'inflation, c'est qu'elle incite à dépenser l'argent aujourd'hui plutôt que demain. Elle fait tourner l'économie, comme on dit. Aujourd'hui, on est à deux doigts de la déflation : l'argent que je ne dépense pas aujourd'hui vaudra plus demain. Cela amène à freiner la consommation, car les achats « attendront demain ». Ce pourquoi la déflation est pire que l'inflation, elle peut bloquer l'économie. Surtout quand la précarité augmente et contribue au retard des achats.
Aujourd'hui, la très faible consommation des ménages a tendance à ralentir l'économie. Et la BCE, banque sans pilote politique, ne fera rien pour relancer cette économie car ce n'est pas son rôle (sauf si la monnaie était menacée).
De plus, 90% des prêts bancaires servent à des entreprises pour... acheter des actions d'autres entreprises... même les entreprises limitent le risque qu'il y aurait à leur activité. On ne peut pas créer de richesse (de croissance) sans innovation ! Ne rêvez pas.
Vous connaissez ma position : faire tourner l'économie pour sauver l'euro n'a pas de sens à mes yeux. Car le but n'est pas de rendre service à une monnaie, mais à des gens. Je suis ravi quand un service arrive à sortir de l'économie : faire son pain soi-même, rendre service gratuitement, fabriquer sa maison, faire son potager. Mais là, tous les éléments sont réunis pour nuire aux échanges de « biens et services ».
Ce n'est pas l'argent le problème, mais ce qu'on en fait. Et lorsque l'argent est mal réparti, il ne favorise plus les échanges, il ne peut plus remplir correctement son rôle.