Twenty One Pilots - Ou le règne de la malbouffe musicale. Autopsie d'un désastre esthétique et culturel qui en annonce d'autres.
Ce groupe détient 4 singles dans le top 10 du Billboard US cet automne... De quoi attiser notre curiosité et se pencher sur l'un des phénomènes musicaux de 2015/2016. Avec le recul, on aurait préféré épargner nos tympans.
Une musique symptomatique d'une époque martyrisée par la fusion de genres hip hop, pop, rock, reggae, dub, dance, EDM... Bref un concentré de tout et rien. Le tout surproduit si bien que tout est parfaitement lissé, huilé comme la mécanique d'un 4×4 Range Rover blanc sillonnant l'Ocean Boulevard avec son lot de filles pulpeuses, ensoleillées et plastifiées. Bref le comble du vulgaire et du beauf.
La musique de Twenty One Pilots est une parfaite bande son d'un monde gavé d'OGM et de gros biceps, de gonflette. Son équivalent français pourrait s'appeler Shaka Ponk. C'est dire le niveau de vacuité des deux têtes pensantes de ce groupe qui aurait mieux fait de s'éduquer au son de David Bowie que celui de Limp Bizkit ou Linkin' Park dont on retrouve une filiation terrifiante... Sugar Ray (souvenez-vous) est aussi dans le rayonnage. La Bérézina musicale...
Twenty One Pilots triomphe dans les charts. C'est ainsi. Des chansons protéinées qui n'expriment rien. Des arrangements grossiers qui lorgnent aussi bien dans une sorte de dramaturgie mégalomaniaque vaine que dans des ornements électroniques à faire rougir de plaisir des DJ aussi insipides qu' Aviici ... Sur le titre " Fairly Local ", Tyler Joseph et Josh Dun osent quand même les arrangements ecclésiastiques. Fallait le faire...
On s'inflige donc l'écoute de ces 14 titres pour voir si l'honneur peut-être sauvé. Peine perdue. De toutes façons, lorsqu'on est labellisé " Révélation internationale de l'année " 2016 aux NRJ Music Awards, il ne faut pas s'attendre à grand chose. Tout est parfaitement beauf et vulgaire : compositions, arrangements, traitement du son, chant, mélange des genres. Désolation.
Bref. On s'était dit qu'on allait prêter une oreille au " futur du rock -rap - électro - pouet pouet " . On a bien rigolé. Non sans nausée. Passons à autre chose.