Quand on ne comprend pas
ce qui nous arrive,
on le prend mal
et on en arrive à se dire,
qu'il n'y a pas de justice.
Par exemple que
Donald Trump soit élu à la tête
du pays le plus puissant.
Maintenant quand on comprend
ce qui nous arrive,
on le prend bien
et on en arrive à se dire
qu'il y a une justice.
Par exemple que
le pays le plus puissant
puisse se permettre d'élire
un être sans tête.
Qu'est-ce qu'on pourrait en tirer
comme première conclusion ?
- Qu'en politique,
tous les faits sont interprétés...
interprétés avant même d'être faits.
Ça se passe dans la tête
de nous autres interprètes.
C'est notre interprétation
qui enchaîne les causes
et déchaîne les effets...
Qu'est-ce qu'on pourrait en tirer
comme deuxième conclusion ?
- Qu'en politique,
il n'y a pas de Dieu pour nous juger
ou déjuger
et donc pas de justice absolue,
pas de justice dans l'absolu...
mais seulement des relations
entre l'art et le hasard
qui nous rendent superstitieux.
Autrement dit, intelligents sans Dieu.
On se la pète, on interprète.
Religion des signes...
signe des temps :
il ne nous reste plus que
les superstitions
pour masquer notre absence
de résolutions.
On se réinvente
une justice moralisatrice
pour dénoncer le vice.
On divinise le sort
qui ironise
pour redresser les torts.
On dit... on dit... on dit...
que le petit Sarkozy
est sorti par la grande porte
financée par Mouammar Kadhafi.
On dit ... que...
Fillon est sorti vainqueur
des primaires rien que
pour compromettre
toutes les chances de la fille
qui chassa son père sans s'en faire...
pour elle on prédit l'enfer.
Parce qu'il y a des choses
qu'on peut faire
et des choses qu'on ne doit pas faire.
Tout cela pour dire
qu'il n'y a pas de faits
sans interprétation.
Ni d'interprétation
sans un soupçon de superstition.