Les chercheurs du Karolinska Institutet (Suède) et de l’Université de Cambridge suggèrent ainsi des différences d’association entre la consommation d’alcool et les différents types d’AVC :
– l’AVC ischémique, causé par des caillots sanguins qui bloquent les artères cérébrales malades ou endommagées.
– l’AVC hémorragique, qui survient lorsqu’un vaisseau sanguin affaibli (anévrisme) se rompt et saigne dans le cerveau (intracérébral) ou, moins fréquemment, dans l’espace entre les 2 membranes qui entourent le cerveau (sous-arachnoïdien).
Afin d’examiner l’association entre la consommation d’alcool et les différents types d’AVC, les chercheurs ont mené une revue systématique et effectué la méta-analyse de 25 études prospectives portant sur l’AVC ischémique, l’hémorragie intracérébrale et l’hémorragie sous-arachnoïdienne. Ils ont également inclus d’autres données de cohortes pour aboutir finalement à un échantillon total de 18.289 cas d’AVC ischémique, 2.299 cas d’hémorragie intracérébrale et 1.164 cas d’hémorragie sous-arachnoïdienne. La consommation d’alcool a été évaluée au moyen d’un questionnaire ou par entrevue. Les catégories d’exposition prises en compte étaient consommation légère (<1 boisson par jour), modérée (1-2 verres par jour), élevée (2-4 verres par jour) et » lourde » (plus de 4 verres par jour). La plupart des études incluses dans la méta-analyse ont pris en compte les principaux facteurs de confusion possibles (l’âge, le sexe, le tabagisme, l’indice de masse corporelle et le diabète). Les résultats qui suivent peuvent contribuer à expliquer les conclusions parfois contradictoires de précédentes études :
· les gros buveurs ont un risque accru de 60% 1de souffrir de lésions cérébrales et d’hémorragies intracérébrales,
· les gros buveurs ont un risque accru de 80% de souffrir d’hémorragie sous-arachnoïdienne.
· L’association entre une consommation d’alcool élevée et ces 2 types d’AVC est plus marquée que celle avec l’AVC ischémique.
Explication des auteurs : de précédentes recherches ont documenté l’association entre la consommation d’alcool et des niveaux inférieurs de fibrinogène, une protéine qui contribue à la formation de caillots sanguins. Cela peut expliquer l’association entre une consommation légère à modérée d’alcool et la réduction du risque d’AVC ischémique. En revanche, l’effet néfaste de la consommation d’alcool sur la pression artérielle, un facteur de risque majeur d’accident vasculaire cérébral, peut augmenter précisément le risque d’AVC hémorragique -et l’emporter sur un éventuel bénéfice.
Source: BMC Medicine 2016 DOI: 10.1186/s12916-016-0721-4 Differing association of alcohol consumption with different stroke types: a systematic review and meta-analysis
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