Un mantra, au sens propre, c'est une syllabe, un "mantra-charnel" (pinda-mantra) comme om, houng, hrîm, sauh, etc.Le pratiquer, c'est l'énoncer en goûtant la disparition du son dans le silence.Il y a deux possibilités :- soit le mantra finit par une résonnance ("mmm..."). C'est le cas le plus courant. C'est pourquoi ces mantras, comme om, sont appelés "pranava" ou "bourdonnement". Le son part du bas du corps ou du cœur. C'est pourquoi ces mantras commencent généralement par un son guttural : a, ha, ka...- soit le mantra finit par un visarga, une "extase", une sorte d'expir "hhh....", comme le mantra sauh, par exemple. Cet expir qui part du centre de la poitrine est une pure invitation à l'extase. Souvent, cette pratique est considérée comme plus "secrète" dans les traditions du tantra non-duel.
La pratique la plus simple est donc de savourer la disparition de la vibration sonore dans le "son" du silence, comme l'indique ces versets, attribués à Shankara (Brève explication de "je suis l'Immense", aham brahma asmi, Laghuvâkyavritti) :
Les notions dualistes (forgées) par l'entendementChangent d'instant en instant.Mais l'acte de conscience est présent dans ces constructions mentalesComme le fil dans (un collier de) perles. 9De même que le fil couvert de perlesEst aperçu entre (madhya) deux perles,De même la conscience recouverte par les notions dualistesBrille clairement entre deux constructions mentales. 10Quand une pensée a cesséLa conscience sans penséesBrille clairementTant qu'une autre pensée n'apparaît pas. 11Ceux qui aspirent à l'expérience de l'absoluDoivent s'exercer avec zèleA l'arrêt d'une penséeEn progressant ainsi :D'abord un instant, puis deux, puis trois. 12