" A horizon 2030, l'Algérie doit produire de l'énergie solaire. Si nous n'arrivons pas à exploiter le processus industriel, nous serons obligés d'en importer pour répondre à ce besoin écologique "
Une alternative bioéconomique basée sur l'extraction de silicium a été élaborée par le laboratoire de microscopie électronique et des sciences des matériaux de l'Université d'Oran, a fait savoir son directeur, le Pr Saâd Hamzaoui, lors d'un séminaire organisé, jeudi dernier, au ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Ce nouveau procédé d'extraction a pour premier objectif de développer l'industrie photovoltaïque.
" Il s'agit d'une nouvelle technique d'extraction de silicium des gisements de sable et de diatomée, moins coûteuse, et augure à plus de rendement que les moyens déjà utilisés auparavant ", a expliqué le professeur. Régi par un partenariat algéro-japonais, le projet Sahara Solar Breeder (SBB) vise à améliorer l'extraction de la silice à partir du sable. La partie algérienne, quant à elle, veut focaliser sur la diatomite, une roche existant sur tout le littoral ouest jusqu'à Ténès. Ce gisement contiendrait plus de 6 millions de tonnes, une quantité largement suffisante, selon le professeur, pour couvrir une production photovoltaïque d'une centaine de gigawatts. " Les rendements obtenus en laboratoire sont trois fois plus importants que celui du sable ", a exprimé le Pr Hamzaoui. Au cours de son discours, il fait savoir que la diatomée apparaît comme une alternative au quartz et ouvre d'autres perspectives fort intéressantes, dont l'exploitation peut conduire à une économie basée sur la connaissance et est motrice du développement industriel.
" Des résultats appréciables ont été obtenus au sein du laboratoire, mais le passage à l'industrie est une étape qui relève des entrepreneurs épris de réussite ", a-t-il appuyé. Par ailleurs, il a avancé que ces procédés permettaient d'obtenir trois autres produits bruts exploitables, dont la silice amorphe d'origine minérale ultra pure, le gel de silice et le carbure de silice, éventuellement appelé diamant noir, utilisé en bijouterie. Toutefois, la production actuelle du silicium ne dépasse pas l'échelle de laboratoire, produite en grammes. Une moyenne de 5 à 6 ans est nécessaire pour lancer la production industrielle et passer le cap de la fabrication en kilos puis en tonnes.
" A horizon 2030, l'Algérie doit produire de l'énergie solaire. Si nous n'arrivons pas à exploiter ce processus industriel, nous serons obligés d'en importer pour répondre à ce besoin écologique ", a fermement averti le professeur, ajoutant que " nous devons envisager une production industrielle qui viendra fournir et développer une industrie photovoltaïque purement algérienne ". Pour Mohamed Salah Eddine Seddiki, secrétaire général au ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, ce nouveau procédé vient combler les attentes du gouvernement en matière d'innovation énergétique et de recherche scientifique. Une initiative qui entre dans le cadre du Programme national des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique.
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