Magritte et moi c'est une grande histoire d'amour qui a commencé en troisième lorsque la prof d'arts plastiques nous avait demandé de réaliser un dossier sur le peintre de notre choix. Sans bien savoir pourquoi et sans avoir compris grand-chose à sa peinture, j'avais choisi Magritte. Depuis, je retrouvais toujours avec plaisir et amusement les œuvres de l'artiste belge - reproductions, couvertures de livre, produits dérivés. La familiarité de ces images faisait que je ne cherchais pas à en comprendre les messages. Et pourtant, s'il y a un peintre à message c'est bien René Magritte. L'exposition actuellement présentée à Beaubourg nous ouvre les yeux sur la grande obsession du peintre : la puissance de l'image.
C'est avec une muséographie et une pédagogie simple et efficace qu'on pénètre l'univers Magritte. D'une salle à l'autre, on suit chronologiquement les pérégrinations de l'artiste. D'une inspiration à l'autre, on saisit l'évolution de son pinceau. D'un mouvement artistique à l'autre, on comprend son implication dans le surréalisme et le dadaïsme. D'un tableau à l'autre, on perçoit ses obsessions, sa compréhension de l'homme et des relations humaines, son message. Les chefs-d'oeuvre sont bien présents mais on admire également des tableaux méconnus, et même une sculpture et quelques affiches de publicité réalisées par l'artiste. De quoi satisfaire les passionnés autant que les simples curieux. À l'entrée de chaque salle, un mur d'explications limpides et éclairantes sur ce qui rapproche les tableaux exposés. Et dans les couloirs, des extraits de textes classiques - évangile, Platon, etc. - d'où Magritte tire son inspiration.
Magritte, la trahison des images, à voir jusqu'au 23 janvier 2017 au Centre Pompidou.