La Confédération européenne des syndicats (CES) a adressé une lettre aux membres du Parlement européen avant le vote du 18 juin sur la proposition de directive « retour ». S’il est adopté, ce texte réglementera les procédures et les conditions dans lesquelles les ressortissants de pays tiers en séjour irrégulier en Europe peuvent être renvoyés dans leur pays d’origine ou des pays de transit.
La CES a de fortes craintes que plusieurs dispositions de la position commune du Conseil soient contraires aux droits fondamentaux essentiels. Elle considère en particulier que les dispositions relatives à la durée de la détention, à l’interdiction de revenir sur le territoire pendant 5 ans et aux retours forcés dans d’autres pays que le pays d’origine, sont inacceptables.
La CES est préoccupée par la nature répressive de la directive et a vivement incité le Parlement à mettre en place au moins des normes acceptables en termes de protection des droits de l’homme des migrants.
En outre, la CES rappelle aux membres du Parlement que la lutte contre la migration irrégulière ne peut être efficace que si elle ouvre des canaux à la migration régulière, si elle s’accompagne de politiques claires contre l’exploitation des migrants irréguliers, et si elle leur offre les moyens de sortir de l’irrégularité. Pour ce faire, l’UE devrait avoir une politique plus préventive et plus globale sur la migration, l’intégration et le développement, des thèmes sur lesquels les Etats membres ont malheureusement beaucoup de difficultés à se mettre d’accord.
La CES parle d’une seule voix au nom des intérêts communs des travailleurs au niveau européen. Fondée en 1973, elle représente aujourd’hui 82 organisations syndicales dans 36 pays européens ainsi que 12 fédérations sectorielles