Avant son cursus universitaire aux Beaux-Arts, Anabelle Soriano a effectué trois années d'études à l'école d'Architecture de Lyon. Elle y a beaucoup appris dans de nombreux domaines tant cette discipline est vaste. Mais c'est avant tout la richesse du potentiel plastique de l'espace qui l'a transcendée. La réalité du métier d'architecte, dont la partie créative est souvent mise à mal par une multitude de contraintes, est la principale raison de sa réorientation.
Elle a choisi les arts plastiques afin de pouvoir exprimer plus librement sa créativité, notamment dans ce qui, en architecture, l'a toujours stimulée : la plasticité et la poétique de l'espace.
Ce sont principalement des questions de perception qui sont au centre de ses réflexions. Elle s'intéresse particulièrement aux espaces, réels ou imaginaires, qui provoquent des sensations de vertige, de perte de repères et d'orientation, de pesanteur et d'équilibre...
Un des vecteurs de cet intérêt est son long vécu en escalade. Au-delà de l'activité sportive, l'escalade lui a permis d'acquérir une expérience singulière de l'espace qui infiltre indéniablement son travail artistique : repères spatiaux, rapports d'échelle, points de vue, gravité, pesanteur, verticalité, vertige, instabilité, équilibre, risque, engagement...
Issu de cette même expérience, l'univers minéral s'est fait une place dans ses recherches mais à travers d'autres notions : érosion, stratification, relief, toucher...
Par ailleurs, sa démarche conceptuelle est celle de la construction. Photographies, sculptures, dessins... tous ses travaux abordent des questions d'ordre spatial par la construction. Construction d'une idée, d'un plan, d'une sculpture, d'une exposition...