C’est à l’occasion d’une expertise d’une très ancienne maison créole, que j’ai découvert le nom de Charles TRICOT en signature d’une peinture brillante de l’immeuble. La propriétaire, une vraie Pointoise, devant mon intérêt me montra d’autres œuvres toutes aussi belles. Ma curiosité m’amena sur le site de Raymond JOYEUX : je lui laisse la plume.
Publié le par raymondjoyeuxSalve Regina
Une fresque
aux couleurs de la baie
orne le tympan intérieur
du porche de la petite église.
Peinte par Charles Triclot en 1947
elle fut offerte comme indiqué sur la toile
par les marins de Terre-de-Haut.
La Vierge bras ouverts
auréolée de rayons d’or apparaît
entre deux mornes
à droite du tableau
L’inscription
Marie étoile de la mer protégez les marins
Fait office d’ex-voto.
Charles Triclot est mort
dans un crash aérien le 5 mars 1968
sur les flancs embrumés de la Soufrière.
Qui aux Saintes le sait ou s’en souvient ?
Fresque de Ch. Triclot 1947
Photo R.Joyeux
Natif de Terre-de-Haut, d’aussi loin que remontent mes souvenirs, j’ai toujours vu ce tableau signé de l’artiste à la place qu’il occupe actuellement en notre petite église paroissiale. C’était certainement le Père Jean-Marie Offrédo, curé inamovible de 1945 à 1962, qui l’avait commandé.
Mais qui était Charles Triclot ?
On l’appelait, ce me semble, « Père Triclot », ce qui signifie qu’il aurait été lui-même prêtre. Un article, sur le forum de la congrégation religieuse du Saint-Esprit, du Père Alphonse Lagogué, mon ancien professeur de mathématiques au lycée Sainte Marie de Fort de France et supérieur des Spiritains, paraît le confirmer. « Les parents Triclot ont eu dix enfants, écrit-il. Quatre deviendront prêtres, un lazariste et trois spiritains : Michel, René et Charles. »
Or, à ma connaissance, on ne trouve nulle part ailleurs – sur les documents que j’ai consultés en tout cas – la mention de religieux concernant Charles Triclot. Aurait-il abandonné la prêtrise en cours de route pour s’adonner exclusivement à son activité de peintre et de plasticien ? cela est fort probable.
Église de Terre-de-Haut
Photo Raymond Joyeux
Toujours est-il qu’il avait aménagé son atelier au Gosier en Guadeloupe et que l’église de Terre-de-Haut n’est pas la seule à posséder une fresque à son nom. Celle du Prêcheur en Martinique en avait une qui s’est apparemment dégradée au fil des ans, et le lycée de Massabielle à Pointe-à-Pitre en détient toujours une, comme sans doute d’autres établissements laïcs ou religieux aux Antilles françaises et ailleurs.
Charles Triclot dans son atelier du Gosier (Document France Antilles)
À l’occasion d’expositions et de recherches archéologiques, Charles Triclot se déplaçait régulièrement en Amérique Latine et dans les îles de la Caraïbe. C’est à l’occasion d’un de ses périples qui le ramenait du Venezuela à la Guadeloupe qu’il a trouvé la mort dans le crash aérien du 5 mars 1968 qui fit 63 victimes dont une hôtesse et un pilote guadeloupéens et dix passa-gers martiniquais.
Le Boeing 707 d’Air France parti ce jour-là dans la soirée de Caracas n’a jamais atterri à Pointe-à-Pitre. Après une 1h30 de vol apparem-ment sans problème, alors que le pilote avait annoncé qu’il était à deux minutes et demie de la piste, son avion s’est écrasé sur les flancs de la Soufrière aux alentours de 21H30 locales.
Les obsèques de Charles Triclot furent célébrées par ses deux frères, prêtres en Martinique (Document France Antilles)
Le lendemain 6 mars et les jours qui suivirent l’accident, le quotidien France Antilles a relaté en détail le tragique événement et publié de nom-breuses photos du personnel, de certains passagers et de l’épave de l’appareil.
44 ans plus tard, en hommage aux victimes, une édition spé-ciale martiniquaise de ce même journal daté du 6/3/2012 a repris l’intégralité du dossier de l’époque, en images et en textes.
Ce sont ces documents que je vous invite, si vous le souhaitez, à retrouver à l’adresse suivante :
Signalons par ailleurs que le rapport définitif sur le crash a été publié à Paris au Journal Officiel du 3 juin 1969.
Au-delà de ce drame qui endeuilla la Guadeloupe et la Martinique, voilà maintenant 45 ans, et qui vit disparaître tragiquement Charles Triclot, il reste qu’une des œuvres de ce prestigieux peintre-plasticien, singulièrement méconnu chez nous, figure en bonne place dans l’église de Terre-de-Haut, comme un patrimoine religieux inestimable que les Saintois regarderont désormais, nous l’espérons, d’un autre œil.
Chœur de l’église de Terre-de-Haut : Elle a été réalisée par les élèves du collège des Saintes encadrés par Jocelyn Pézeron. Il s’agit de : – Bélénus François – Cassin Laurent – Claman Laurent – Dutriaux Bruno – Foy Sylvrine – Foy Vanessa – Ismaël Amandine – Joyeux Dimitri – Joyeux Jimmy – Samson Virginie
– Vincent Charly
(Photo R. Joyeux)
Salve Regina
Une fresque
aux couleurs de la baie
orne le tympan intérieur
du porche de la petite église.
Peinte par Charles Triclot en 1947
elle fut offerte comme indiqué sur la toile
par les marins de Terre-de-Haut.
La Vierge bras ouverts
auréolée de rayons d’or apparaît
entre deux mornes
à droite du tableau
L’inscription
Marie étoile de la mer protégez les marins
Fait office d’ex-voto.
Charles Triclot est mort
dans un crash aérien le 5 mars 1968
sur les flancs embrumés de la Soufrière.
Qui aux Saintes le sait ou s’en souvient ?
Fresque de Ch. Triclot 1947
Photo R.Joyeux
Natif de Terre-de-Haut, d’aussi loin que remontent mes souvenirs, j’ai toujours vu ce tableau signé de l’artiste à la place qu’il occupe actuellement en notre petite église paroissiale. C’était certainement le Père Jean-Marie Offrédo, curé inamovible de 1945 à 1962, qui l’avait commandé.
Mais qui était Charles Triclot ?
On l’appelait, ce me semble, « Père Triclot », ce qui signifie qu’il aurait été lui-même prêtre. Un article, sur le forum de la congrégation religieuse du Saint-Esprit, du Père Alphonse Lagogué, mon ancien professeur de mathématiques au lycée Sainte Marie de Fort de France et supérieur des Spiritains, paraît le confirmer. « Les parents Triclot ont eu dix enfants, écrit-il. Quatre deviendront prêtres, un lazariste et trois spiritains : Michel, René et Charles. »
Or, à ma connaissance, on ne trouve nulle part ailleurs – sur les documents que j’ai consultés en tout cas – la mention de religieux concernant Charles Triclot. Aurait-il abandonné la prêtrise en cours de route pour s’adonner exclusivement à son activité de peintre et de plasticien ? cela est fort probable.
Église de Terre-de-Haut
Photo Raymond Joyeux
Toujours est-il qu’il avait aménagé son atelier au Gosier en Guadeloupe et que l’église de Terre-de-Haut n’est pas la seule à posséder une fresque à son nom. Celle du Prêcheur en Martinique en avait une qui s’est apparemment dégradée au fil des ans, et le lycée de Massabielle à Pointe-à-Pitre en détient toujours une, comme sans doute d’autres établissements laïcs ou religieux aux Antilles françaises et ailleurs.
Charles Triclot dans son atelier du Gosier (Document France Antilles)
À l’occasion d’expositions et de recherches archéologiques, Charles Triclot se déplaçait régulièrement en Amérique Latine et dans les îles de la Caraïbe. C’est à l’occasion d’un de ses périples qui le ramenait du Venezuela à la Guadeloupe qu’il a trouvé la mort dans le crash aérien du 5 mars 1968 qui fit 63 victimes dont une hôtesse et un pilote guadeloupéens et dix passa-gers martiniquais.
Le Boeing 707 d’Air France parti ce jour-là dans la soirée de Caracas n’a jamais atterri à Pointe-à-Pitre. Après une 1h30 de vol apparem-ment sans problème, alors que le pilote avait annoncé qu’il était à deux minutes et demie de la piste, son avion s’est écrasé sur les flancs de la Soufrière aux alentours de 21H30 locales.
Les obsèques de Charles Triclot furent célébrées par ses deux frères, prêtres en Martinique (Document France Antilles)
Le lendemain 6 mars et les jours qui suivirent l’accident, le quotidien France Antilles a relaté en détail le tragique événement et publié de nom-breuses photos du personnel, de certains passagers et de l’épave de l’appareil.
44 ans plus tard, en hommage aux victimes, une édition spé-ciale martiniquaise de ce même journal daté du 6/3/2012 a repris l’intégralité du dossier de l’époque, en images et en textes.
Ce sont ces documents que je vous invite, si vous le souhaitez, à retrouver à l’adresse suivante :
Signalons par ailleurs que le rapport définitif sur le crash a été publié à Paris au Journal Officiel du 3 juin 1969.