Par Thomas Haeflin - 25/11/2016 | 4:32
Cet attentat a été perpétré alors que les forces irakiennes resserrent l'étau sur le groupe djihadiste, qui est désormais quasiment encerclé à Mossoul, la deuxième grande ville de l'Irak.
Des services de sécurité avaient annoncé l'explosion hier jeudi d'un camion piégé contenant 500 litres de nitrate d'ammonium dans une station-service remplie de cars revenant d'une importante fête religieuse dans la ville sainte chiite de Kerbala, dans le sud-ouest de l'Irak.
Selon Falah al-Radhi, le chef de la sécurité du conseil provincial de Babylone, où a eu lieu l'attentat, au moins 70 personnes ont été tuées. Moins de 10 Irakiens figurent parmi les morts, tous les autres étant des Iraniens. L'attaque s'est produite dans le village de Chomali, à 120 kilomètres de la capitale irakienne et à 80 kilomètres de Kerbala.
Dans un communiqué cité par le centre américain de surveillance des sites djihadistes SITE, l'Etat islamique annonce que l'explosion par le kamikaze de son véhicule au cœur du groupe de pèlerins a fait plus de 200 morts et blessés, dont des Iraniens. Cet attentat a été fermement condamné de partout, du ministère iranien des Affaires étrangères au Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche.
Depuis le début de l'offensive lancée le 17 octobre par les forces irakiennes contre Mossoul, la grande ville du nord de l'Irak devenue son fief en juin 2014, l'Etat islamique a revendiqué plusieurs attentats en Irak. Mais malgré ces attentats, l'étau se resserre sur le groupe djihadiste sunnite.
Mercredi dernier, à l'ouest, les forces paramilitaires du Hachd al-Chaabi (" Mobilisation populaire "), dominées par les milices chiites, ont annoncé avoir coupé la voie d'approvisionnement de l'Etat islamique entre Mossoul et Raqqa, son fief en Syrie situé à quelque 400 kilomètres à l'ouest.
Au nord et au sud, les combattants kurdes et d'autres troupes se rapprochent de la ville tandis qu'à l'intérieur même de Mossoul, les CTS, les troupes d'élite irakiennes, affirment avoir repris le contrôle de plus de 40% de l'est de la ville, où elles ont décrété un couvre-feu.