ROME, Vendredi 20 juin 2008 (ZENIT.org) - Les gouvernements doivent affronter sérieusement le problème de la prostitution en tablant sur des mesures qui favorisent la suppression de ce phénomène, affirme le responsable général de l’Association « Communauté Pape Jean XXIII », Giovanni Paolo Ramonda.
Dans un article publié sur « L’Osservatore Romano », Giovanni Paolo Ramonda déplore qu’en ce troisième millénaire « l’exploitation de la personne humaine » soit encore « un phénomène à combattre » face auquel « les chrétiens ne peuvent rester impassibles et résignés ».
« Les femmes rendues esclaves de la prostitution ne doivent ni être consolées, ni être entretenues, mais libérées », poursuit-il.
L’exploitation sexuelle des femmes, estime Giovanni Paolo, n’est pas une « rencontre entre deux liberté : celle de la femme esclave et son client ». Elle est « la conséquence directe de système injustes où les victimes, pour améliorer leurs conditions de vie, ou tout simplement pour pouvoir survivre, deviennent des monnaies d’échange facile pour trafiquants sans scrupules ».
Selon le responsable de l’Association, la situation s’est aggravée avec l’émigration massive vers le riche occident et le bien-être facile. « Intermédiaires et exploiteurs organisent de véritables rackets auprès des femmes les plus vulnérables », relève-t-il, « multipliant ainsi les occasions de violence et de cruauté ».
Rappelant les prises de position des deux derniers papes contre ce fléau, Giovanni Paolo Ramonda demande aux gouvernements d’agir avec détermination contre cette forme de violence qu’est la prostitution car, dit-il, « le respect d’autrui n’est pas seulement une des règles de base de notre religion, mais une conquête incontournable au plan culturel et au plan de la civilisation ».
Comme le disait don Oreste Benzi, fondateur de l’association : « aucune femme ne naît prostituée, elle le devient parce que quelqu’un l’y a poussée ».
Des peines plus sévères pour les trafiquants
Pour mettre fin à ce fléau, Giovanni Paolo Ramonda pense qu’il ne peut y avoir de solutions « tolérantes » : on ne peut « faire passer pour légitime », souligne-t-il, « ce qui est l’expression même d’une possession pure et simple de la personne réduite à un objet, une offense à la dignité et à la liberté des consciences. Une chose injuste le reste au-delà des situations qui conditionnent l’acte ».
Le responsable de l’Association se dit déconcerté « par la thèse de ceux qui pensent pouvoir résoudre le problème en le circonscrivant à des zones urbaines classées X, ou en confiant la gestion de ce type d’exploitation à des coopératives ».
« Comment peut-on penser contraster un mal en le délimitant géographiquement ou en le règlementant par des normes spéciales ? » s’interroge-t-il. « Le vol aussi est mal tout comme tant d’autres formes d’exactions qui nient le sens du prochain, mais on n’a jamais pensé les combattre en créant des règles ou une discipline car cela reviendrait à leur donner un semblant de légitimité ».
Pour lui, la solution est que « les gouvernements approuvent des moyens législatifs appropriés » qui permettent de « réprimer le phénomène en frappant les responsables du racket, en renforçant les contrôles et les peines ».
Cette attitude doit être accompagnée d’une régénération des valeurs, « indispensable pour donner la possibilité aux jeunes de grandir dans une société plus saine et moins hypocrite ».
« Un Etat attentif doit veiller à protéger le bien commun s’il veut promouvoir la vraie croissance humaine et culturelle de ses citoyens, et à ne pas se plier à des solutions hypocrites et rapides, qui ne sauraient profiter qu’à ces mêmes personnes, fourbes et privées de scrupules ».
L’Association « Communauté Pape Jean XXIII » a été fondée en 1968 par le père Oreste Benzi (décédé le 2 novembre dernier). Elle s’occupe de toxicomanes, handicapés, mineurs en difficulté et anciennes prostituées. Elle est présente dans 27 pays d’Europe, d’Afrique, d’Asie et d’Amérique Latine. Elle a aidé jusqu’à présent près de 6.000 jeunes filles à quitter la prostitution.
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