De plus en plus d’études documentent que ce n’est pas seulement l’obésité mais la répartition de la masse grasse dans le corps qui fait le risque métabolique, cardiovasculaire ou de cancer, que le poids ou l’IMC soit normal ou élevé. On parle ainsi de graisse abdominale, d’obésité centrale ou encore d’obésité viscérale intra-abdominale. De précédentes études ont ainsi montré ce paradoxe de l’obésité ou le cas de personnes, atteintes d’obésité mais qui ne développent pas le diabète de type 2.
Les chercheurs de l’Université de Cambridge, du Wellcome Trust Sanger Institute, des Universités d’Oxford, d’Exeter, de Genève, de Californie et du National Heart, Lung and Blood Institute(NHLBI/NIH) ont mené cette méta-analyse de 5 études génétiques portant, au total, sur les données de 188.577 participants européens. Ils ont ensuite examiné comment certaines variations génétiques pouvaient jouer un rôle dans le développement des maladies cardiométaboliques. Leur analyse met en évidence le lien entre la distribution de la graisse corporelle, la résistance à l’insuline et des variations dans 53 domaines génétiques. Et plus le sujet est porteur d’un grand nombre de ces variantes, plus le risque est élevé. Précisément,
· la prédisposition génétique à la résistance à l’insuline, via ces 53 variantes génétiques est associée à un risque plus élevé de diabète, mais à des niveaux inférieurs de graisse sous la peau. Les 53 variantes génétiques s’avèrent associées à un risque accru de 12% de diabète de type 2.
· Aucune différence n’est constatée entre les sexes ou selon l’indice de masse corporelle.
· Les personnes ayant un nombre plus élevé de ces variants génétiques identifiés sont plus susceptibles d’avoir un plus faible taux de graisse dans leurs jambes mais un plus grand tour de taille. Ces variants sont donc associés à un stockage des graisses plutôt dans l’abdomen.
Ces prédispositions génétiques sont donc associées à un effet primaire sur la fonction adipeuse et un effet secondaire sur la résistance à l’insuline et le risque cardiométabolique. Les résultats suggèrent aussi qu’en ciblant la graisse viscérale (ou abdominale) on pourrait limiter les risques métabolique et cardiovasculaire. La démonstration est d’ailleurs déjà faite, avec la chirurgie bariatrique (ou de l’obésité), qui, chez certains patients diabétiques élimine même la nécessité de traitement antidiabétique.
Source:Nature Genetics November 14 2016 doi:10.1038/ng.3714Integrative genomic analysis implicates limited peripheral adipose storage capacity in the pathogenesis of human insulin resistance
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