Le Festival Paris en toutes lettres proposait ce dimanche une promenade mystère dans Paris : "SE PERDRE À PARIS" : DÉAMBULATION POÉTIQUE VERS UN LIEU SECRET Par et avec Léon Bonnaffé Accordez-vous une petite heure de hasard vers une destination inconnue, au seul rythme des mots qui conduiront la danse. Venez sacrifier un moment à la curiosité d'une errance poétique. De la Maison de la Poésie vers Dieu sait où, vous serez baladés par un guide certifié incompétent et garanti bavard. Fermez les yeux, ouvrez les oreilles, le temps passera au mot à mot. Si le hasard fait bien les choses, un de nos monuments nationaux vous attendra en bout de course, toutes portes ouvertes. Léon Bonnaffé, auteur, comédien, en un mot, parleur. Manipulateur d'à peu près haute définition, bavard intempestif sur scène et en coulisse, capable de réciter l'alphabet à l'envers et La Fontaine à l'endroit, avec ou sans les mains. Promenade proposée en partenariat avec Monum, Centre des monuments nationaux.
Guidés par l'acteur Léon Bonnaffé (fils de Jacques (pour ceux qui poseraient la question)) commence une folle équipée humide en ce dimanche pluvieux, équipée placée sous l'égide du temps. De circonvolutions verbales en errances désordonnées, le promeneur peu à peu la notion de temporalité pour se livrer tout entier au bonheur de l'instant présent, délesté des contingences et volontés d'avancer en ligne droite.
L'homme avance, et même si sa trajectoire ne semble guère rectiligne, dans son sillage la route est belle.
De fil en aiguille, il apprend à humer l'air, à laisser son regard dériver sur les façades, à se déconnecter de la vie pour être là, simplement, être de chair et de sang, présent. Sous l'égide de poètes et de philosophes, il enjoint à n'accepter demain que si toutes les possibilités d'aujourd'hui ont été épuisées. La destination est floue. Peu importe. L'esprit se déconnecte. Les yeux fermés, le promeneur savoure les mots de l'acteur, pénétrant dans un autre monde qui touche à l'essentiel.
C'est presque à regret que la route prend fin place des Vosges, dans l'hôtel de Sully.
D'une pièce jaune assez surprenante, le chemin se délie dans les appartements de la duchesse, remontant le fil du temps historique.
Cette errance parisienne fut une invitation à savoir profiter - regarder - se laisser porter. Pour laisser venir à soi les étoiles placées, comme un signe, sur la banalité d'un trottoir...
Preuve que notre époque allie merveilleusement ces plongées dans le temps et les possibilités infinies que permettent les nouvelles technologies, les Monuments Nationaux nous proposent une A noter : Visite visuelle de l'appartement de la duchesse Sully.