Aux Etats-Unis, chiens et chats aussi se mettent à l'écologie !
"Comment faire une litière bio-dégradable ? Où trouver du shampoing sec à la lavande naturelle ?" Au "Club métropolitain du chien", dans un quartier huppé de Manhattan, les questions fusent lors d'une conférence consacrée à "L'animal domestique et l'écologie".
Aux Etats-Unis, le meilleur ami de l'homme est roi, on lui réserve défilés de mode, traitements psychologiques ou même héritages, et le chien n'échappe pas à l'engouement récent pour les économies d'énergie et le sauvetage de la planète. Même si les dépenses "écologiques" ne représentent encore que 2,3 % d'un chiffre d'affaires faramineux de plus de 40 milliards de dollars annuels.
"Ceci est un salon littéraire pour chiens", affirme avec conviction la présidente du Club, Charlotte Reed, "experte en animaux domestiques" qui a invité pour la soirée les auteurs d'"Eco-dog", un livre de conseils paru il y a trois mois et déjà en cours de réimpression.
Dessins, photos et recettes à l'appui, l'ouvrage détaille comment fabriquer des jouets non toxiques avec des chaussettes "en coton et non trouées, qui gardent l'odeur du maître", comment recycler un vieux pantalon en jean en le transformant en coussin pour le panier du chien, et comment cesser d'empoisonner l'animal avec tous les produits ménagers toxiques.
"Mon mari est chef, et souvent il cuisine mieux pour nos animaux que pour nous", s'exclame Charlotte Reed, qui a trois "épagneuls toy anglais" répondant aux noms de Tamise, Rhone et Teign (dans le Devon, sud de l'Angleterre), trois chats himalayens, Hayden, Hamilton et Harrison, et deux perruches.
"Evidemment il leur prépare beaucoup de légumes, mais nos chiens apprécient aussi les biscuits à l'avoine ou au caroube, et surtout le parmesan", ajoute-t-elle.
"Faites très attention aux aliments industriels pour chiens, même si maintenant les fabricants font du macrobiotique, rien ne vaut l'aliment naturel cuisiné par vous-même", souligne l'experte, qui a dit adieu aux bouteilles d'eau potable en plastique et placé un filtre sur son robinet. "Les chiens adorent", assure-t-elle.
Sur internet, les sites verts pour animaux domestiques abondent. "Le marché est en pleine expansion", soulignent Jim Deskevich et Corbett Marshall, les auteurs du livre, qui vivent à la campagne, à deux heures de New York, et confectionnent vêtements et accessoires naturels pour chiens.
"Rien ne vient de Chine, nous n'utilisons que du coton naturel et tout est fabriqué et produit non loin, aux Etats-Unis, nous n'avons pas à rajouter de coûts de transport", souligne Jim Deskevich.
Devant le succès du livre, les deux hommes s'apprêtent à lancer à l'automne un site internet "une sorte de forum pour échanger des recettes et des expériences", poursuit-il.
Selon les dernières statistiques de l'APPMA, l'Association des fabricants de produits pour animaux domestiques, 63% des foyers américains --soit 71 millions de foyers-- possèdent un animal.
Les Américains ont 88 millions de chats, 74 millions de chiens, 142 millions de poissons rouges et 13 millions de reptiles.
Leurs dépenses se sont élevées en 2007 à 41,2 milliards de dollars contre 28,5 en 2001, dont 16 milliards en nourriture, 10 milliards en soins vétérinaires, 10 milliards en médicaments et 3,9 milliards en divers jouets, vêtements et "dog-sitters".
Selon l'association, les dépenses vont encore augmenter de plus de 2 milliards de dollars en 2008, pour atteindre 43,4 milliards de dollars, dont 1 milliard seulement est consacré aujourd'hui à des produits naturels.
Paola MESSANA
AFP