« La Méduse n’est pas mortelle. Elle est belle et elle rit. » Le texte d’Hélène Cixous est sur la table, une mèche de cheveux sorti d’une théière y coule. Les cheveux de la femme sont-ils ces serpents de la Gorgone ? N’est-ce pas là qu’un fantasme masculin : quiconque cacherait cette chevelure maîtriserait le corps entier. Maîtriserait le visage, le masquerait. Mais n’avons-nous pas tous cette peau qui nous couvre intégralement, peau sociale, vêtement de l’être ? Sous le masque, sous la peau, sommes-nous si différents ? Et nos différences sont-elles questions de genre ? Cette exposition des oeuvres de Cécile Hadj-Hassan et de Marianne Pradier, au Shakirail, à Paris, fut éphémère mais j’en suis sorti avec ces interrogations, une forme de dialogue à renouveler, à prolonger.