Une récente étude de l’Ohio State University avait rappelé qu’à chaque âge de la femme correspond une étape » normale » de la vie, car, dans la vie d’une femme, les principaux événements liés à la reproduction sont associés à des changements physiologiques et hormonaux importants, des facteurs qui influent sur la santé à long terme. Cette nouvelle étude de l’Université de Californie du Sud décrypte, pour la première fois, les implications de ces variations hormonales sur la santé cognitive.
Les 830 participantes, âgées de 60 ans en moyenne, ont passé des tests de mémoire verbale, d’attention, de concentration et de perception visuelle. Les données ont été ajustées pour l’âge, l’ethnie, le revenu et l’éducation. L’analyse montre que :
· les femmes ayant eu leur dernière grossesse après 35 ans ont une meilleure mémoire verbale,
· une première grossesse à l’âge de 24 ans ou plus est également associée à une meilleure fonction exécutive (attention, mémoire de travail, raisonnement et résolution de problèmes),
· une vie reproductive plus longue est bénéfique également à la fonction exécutive,
· une puberté précoce, associée également à des niveaux plus élevés et plus précoces d’hormones sexuelles féminines est également associée à une meilleure performance cognitive après la ménopause. Les auteurs suggèrent que chez ces femmes, certaines structures cérébrales pourraient être mieux développées.
· L’utilisation de la pilule ou d’autres contraceptifs hormonaux pendant au moins 10 ans s’avère également bénéfique pour la mémoire verbale et la capacité de pensée critique.
· Et même en cas de grossesse tardive » inachevée « , ce même effet bénéfique cognitif est retrouvé.
Un effet hormonal bénéfique plus tard dans la vie : Durant les différentes étapes de » reproduction « , les hormones principales en jeu sont l’œstrogène et la progestérone. Des études sur l’animal ont déjà documenté l’impact bénéfique de l’œstrogène sur la chimie, la fonction et la structure du cerveau et celui de la progestérone est liée à la croissance et au développement du tissu cérébral. Les chercheurs suggèrent ainsi à nouveau l’effet hormonal, rappelant également de précédentes études montrant que de nombreuses femmes éprouvent des facultés intellectuelles affaiblies et une diminution de la mémoire au cours de la période post-ménopausique. Ainsi, une libération tardive d’œstrogène et de progestérone, un peu plus tard dans la vie semble être bénéfique.
Les auteurs » ne s’attendaient pas » à un tel effet positif des œstrogènes, en regard des nombreux changements corporels et des stress pendant la grossesse qui peuvent également avoir un impact, cette fi négatif, sur les fonctions cognitives et émotionnelles des femmes.
Source: Journal of the American Geriatrics Society 7 November 2016 DOI: 10.1111/jgs.14658 Effect of Reproductive History and Exogenous Hormone Use on Cognitive Function in Mid- and Late Life