Depuis la signature historique de l’accord de Paris qui a conclu la COP 21, nombreuses sont les femmes, représentantes d’associations ou politiques, à dresser un premier bilan positif des dynamiques engagées. Le sommet de la COP 22 – nous saluons le travail réalisé par Ségolène Royal – qui se tient à Marrakech permet de souligner les avancées enregistrées dans les préconisations faites en décembre 2015.
Une problématique s’impose et mérite d’être traitée prioritairement : celle du genre et, en particulier, l’éducation des filles et des jeunes femmes. Elle doit être prise en compte dans l’analyse des causes et des risques liés aux phénomènes de dérèglement climatique, et dans la définition des réponses à y apporter.
De nombreuses organisations, au premier rang desquelles l’Unesco, encouragent désormais les pays à tenir compte du changement climatique dans leurs systèmes éducatifs. Les écoles sont ainsi mobilisées pour la mise en œuvre d’une démarche globale, où les principes de durabilité enseignés sont aussi intégrés à la gestion des installations scolaires et aux structures de gouvernance des établissements. L’Unesco est également à l’initiative de réunions d’experts internationaux visant à faciliter le dialogue et le partage d’expériences en matière d’éducation au changement climatique.
Il est fondamental d’améliorer l’éducation des filles – 20% d’entre elles en sont encore privées dans le monde – et de lever les obstacles à leur émancipation que sont les mariages forcés, les mutilations sexuelles, les grossesses précoces, les violences en milieu scolaire, la pauvreté, les tâches domestiques qui s’ajoutent à leurs journées de labeur. Ce sera un des moyens les plus efficaces de renforcer les réflexes des populations face aux évolutions climatiques et de leur permettre d’adopter, en conscience, des comportements plus favorables à l’environnement.
Les femmes et les jeunes filles courent également un danger encore plus grave du fait de la répétition des catastrophes climatiques, celle de la traite organisée d’êtres humains. Le manque d’accès à l’information les rend plus vulnérables.
La traite organisée de femmes est en passe de devenir un risque grave associé aux problèmes d’environnement. Les catastrophes climatiques comme les inondations, les sécheresses ou les famines désorganisent les réseaux de protection locaux ce qui isole et sépare les femmes et les enfants.
Les voix des femmes et des jeunes filles, leur sens des responsabilités et leurs connaissances de l’environnement, actuelles ou à acquérir, ainsi que les enjeux auxquels elles sont confrontées, devront être au cœur de la réaction adaptative à l’évolution rapide du changement climatique.
Le Parti Socialiste est engagé de longue date dans le combat pour l’émancipation des femmes et la réalisation de l’égalité femmes-hommes.
Il a, par ailleurs, fait le choix fort d’ancrer l’ensemble de sa pensée et son action dans la social-écologie. C’est donc très naturellement, devant l’évidente importance de l’enjeu, qu’il continuera de soutenir l’éducation des filles et d’agir en faveur du rôle fondamental des femmes face aux changements climatiques.