Pierre Drogi publie "Ombre attachée, à bouche sanglante", aux éditions Lanskine.
III
Contrevoix
des filaments de forêt des flammèches sautillent un vol oscillant
et rythmé de cormorans perce passe l’intensité vivante
et le désert avance sous nos herbes comme un feu courant comme
une gale
immatérielle la danse codée incorporelle où les corps ne se
touchant pas mais où
des liens tangibles se tissent (tandis que) les babas observent
pleus pleus sur nous couvre-nous de pluie inquiète et bienfaisante
/
(sur la terre sableuse) mouvements d’un grand silence frottements
glissements silencieux et aveugles
la salamandre pataude respire (doucement)
quand neige de mouettes éperdue tourbillonne sans collisions ni
chute marquant le pas d’un peu de fiente
ainsi le paradis ,
à sa propre distance . branches amas écorces où la martre tête dans
le tas se croit cachée .
marché du temps allongé évacuant un à un ses nuages comme
coton fumé sans méthode
le paradis jouxte l’enfer (aussitôt) sans césure
C’est pas que tu t’enlises mais sables sables… « sécheresse du
cœur fait aussi tomber les feuilles »
Pierre Drogi, Ombre attachée, à bouche sanglante, éditions Lanskine, 2016, pp. 39 et 40.
Pierre Drogi dans Poezibao :
bio-bibliographie, ex. 1, Levées (M. Séjourné), Levées (M. Gosztola), portrait (par JP Dubost), feuilleton « Animales » : 1 , 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, Pierre Drogi, "Animales" & Christophe Lamiot-Enos, "A dire en souriant", par Yves Boudier, "Animales", par Jean-Pascal Dubost, "Animales", par Paul de Brancion, ext. 2, [revue Sur Zone], #14, "Anémomachia" de Pierre Drogi, entretien avec E. Jawad, 1, 2, 3 (PDF intégrale dans le 3),