Paro a fait son entrée dans les 11 EHPAD ( 1000 pensionnaires) gérées par la Mutualité de la Loire. Gadget régressif ou avancée thérapeutique et humaine, ce sera aux tests et études d'usage réalisés pendant 18 mois de mesurer l'impact et la valeur du beau PARO.
Il est impossible de le regarder et de ne pas dire Mwouahhha.....Ce petit animal est très doux. Sa fourrure est synthétique à fibres bactéricides. Il plisse les yeux, remue la queue quand on lui gratte le cou, et émet quelques cris. D'une cinquantaine de centimètres, pesant 2.5 kg, c'est un concentré d'intelligence artificielle : 7 moteurs lui permettent de bouger la tête, cligner les yeux, remuer la queue, actionner ses deux nageoires. Une douzaine de capteurs (toucher, positionnement, lumière) et 3 microphones (détection de la provenance du son par triangulation) renvoient des informations vers un logiciel d'intelligence artificielle, qui adapte en conséquence les intonations et les mouvements en fonction du comportement de la personne qui le tient.
Paro bien accueilli par les soignantsParo peut communiquer par exemples des émotions telles que la joie ou la surprise. Paro est donc choupinet, mais c'est aussi un outil thérapeutique d'un genre nouveau, classé dans la grande famille des accompagnements non médicamenteux. PARO est né au Japon en 2003 des mains de Takanori Shibata. Il a fait son entrée en France il y a environ cinq années, expérimentée dans des centres accueillant des personnes souffrant de pathologies d'Alzheimer, avec des résultats intéressants, notamment comme "prothèse cognitive" et "déclencheur de lien social". Les équipes de la Loire qui ont testé PARO ne disent pas autre choses : "Paro vient s'ajouter aux outils non médicamenteux disponibles et apporte des bénéfices thérapeutiques reconnus : baisse de la tension artérielle, rythme cardiaque, réduction des niveaux de stress et d'anxiété, prévention de la dépression... il permet également d'agir sur la communication et les interactions sociales". Paro, c'est un animal de compagnie, les inconvénients en moins (griffures, morsures, ..., allergies, hygiène, soin de l'animal, risque de maltraitance de l'animal, disparition à terme de l'animal).
Où va donc officier PARO dans la Loire ?
Les Résidences Mutualistes Bernadette, Le Soleil, La Cerisaie, Valbenoite et Bellevue à Saint Etienne, Les Myosotis à L'Horme, Le Val Dorlay à Saint Paul en Jarez, Les Tilleuls à La Grand Croix, Automne à Saint Paul en Cornillon, L'Adret à Bellegarde en Forez, Marie Lagrevol à Saint Just Malmont.
Afin de compléter les premières analyses menées sur le robot, la Mutualité française Loire - Haute Loire SSAM lance une étude inédite de 18 mois, grâce au soutien de la Fédération Nationale de la Mutualité Française et de la Fondation Paul Bennetot. Initiée en septembre 2016, elle se déroulera dans ses 11 établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes*, accueillant près de 1000 personnes âgées.
Les objectifs : observer les usages et les non usages du robot Paro en EHPAD, expérimenter et évaluer l'impact du robot émotionnel sur le lien social entre les résidents, le personnel soignant et les aidants et analyser les possibles effets du robot sur la douleur induite par les soins chez les personnes âgées souffrant de troubles cognitifs.
Ces études sont menées en parallèle dans les résidences mutualistes. Elles s'intéresseront particulièrement au trio résident - soignant - aidant : le résident, dans l'objectif d'améliorer sa prise en charge et sa qualité de vie au sein des établissements mutualistes, le soignant dans celui d'améliorer ses conditions de travail grâce à de nouveaux outils, et enfin l'aidant, la famille dans la plupart des cas, pour les soutenir dans leur rôle d'accompagnement.
LUSAGE (Laboratoire d'analyse des USAges en GErontologies) est un living lab francilien spécialisé dans l'évaluation, la co-conception et le développement de solutions technologiques pouvant contribuer à la santé, l'autonomie et la qualité de vie des personnes âgées, particulièrement de celles présentant des déficits cognitifs (Maladie d'Alzheimer et maladies apparentées) et au soutien de leurs aidants informels et professionnels
LUSAGE fait partie de l'EA 4468 " Maladie d'Alzheimer : Facteurs de risque, soins et accompagnement des patients et familles " de l'Hôpital Broca (APHP) et l'Université Paris Descartes
MADoPA est un centre de ressources en innovation, évaluation, formation et expertise qui a pour missions d'identifier et de co-construire des solutions innovantes de repérage-prévention de la fragilité et de maintien de l'autonomie des personnes âgées et handicapées. Les domaines d'expertise de MADoPA sont, d'une part, le repérage et la prévention de la fragilité et de la vulnérabilité des personnes âgées à domicile et, d'autre part, l'évaluation de solutions d'accompagnement des personnes âgées à domicile, et plus largement des solutions de télémédecine et télésanté pour personnes âgées et handicapées.
Le laboratoire de recherche " Parcours de Santé Systémique " est un laboratoire de recherche interdisciplinaire de l'Université Claude Bernard, Lyon 1, dirigé par le Professeur Claude Dussart. Il regroupe des médecins, pharmaciens, psychologues, gériatres, économistes de la santé, juristes.
Fondation Bennetot
Sous égide de la Fondation de l'Avenir, la Fondation Paul Bennetot a été créée en 2006 à l'initiative du Groupe Matmut et de la Mutualité Française Seine-Maritime. La Fondation, qui porte le nom du fondateur de la Matmut, consacre sa vocation à préserver et favoriser l'autonomie des personnes aux parcours de vie accidentés. Son objectif est de soutenir l'innovation et la recherche en traumatologie et la dépendance liée à une maladie progressive et irréversible. En 10 ans, c'est plus de 80 projets qui ont été accompagnés.
La Fondation est présidée par Daniel Havis, président du Groupe Matmut.