Si le premier volet de ce thriller social invitait à suivre deux enfants livrés à eux-mêmes depuis que leur mère avait été assassinée par un flic véreux à qui elle servait d’indic, cette suite a l’originalité de se dérouler dix ans plus tard. Suite à leur adoption par un couple de riches Américains, Rubeus et Nina vivent dorénavant dans le grand luxe. Si cette dernière semble s’être bien habituée à sa nouvelle vie, Rubeus a néanmoins plus de mal à se débarrasser de son côté « sauvage », au plus grand dam de ses parents adoptifs.
Malgré les dix années qui se sont écoulées, Rubues semble toujours hanté par son passé et par cette étrange malédiction qui pèse sur sa famille, tandis que les tensions au sein de la favela continuent encore de s’accroître. L’enlèvement de Nina, afin de faire chanter ses parents, pourrait ainsi bien être la goutte d’eau qui fait déborder le vase… surtout qu’il n’en faut pas plus pour que Rubeus renoue avec ses origines, avec ses anciens amis devenus membres de gangs et avec un flic corrompu qui ne l’a visiblement pas oublié…
Ayant grandi à Rio, Louise Garcia continue de dépeindre une capitale brésilienne on ne peut plus réaliste. Dans ces quartiers les plus démunis, où le quotidien est fait de violence, de misère, de corruption, de prostitution et de trafiques en tous genres, les gamins des rues doivent faire preuve d’inventivité et de courage pour survivre. Pointant du doigt les injustices et les inégalités qui divisent la société brésilienne, elle livre un récit empli de violence, qui gagne en noirceur au fil des tomes.
Visuellement, Corentin Rouge livre à nouveau une prestation remarquable. J’avais déjà apprécié son travail sur le très bon « Juarez » et son style réaliste et énergique fait à nouveau mouche, que ce soit au niveau des personnages, des scènes d’action ou du découpage.
Bref, un deuxième volet qui confirme tout le bien du tome précédent et que vous retrouverez donc dans mon Top BD de l’année.
Lisez également l’excellente saga « Cuervos » !