Magazine Culture
Rentrée littéraire 2016
Le livre :
10 ans de liberté de Natascha Kampusch aux éditions JC Lattès, 280 pages, 20 € 90.Publié le 28 septembre 2016.
Pourquoi cette lecture :
Quand certaines personnes traversent des épreuves hors normes, je me demande comment elles font pour vivre ensuite de manière quasiment normale. Est-ce possible d'ailleurs ? L'exemple de Natascha Kampusch est alors parfait.J'ai eu la chance de pouvoir lire ce titre lors d'un partenariat avec les éditions JC Lattès.
Le pitch :
Le 23 août 2006, l'un des pires enlèvements de ces dernières décennies prend fin. Natascha Kampusch réussit à s'enfuir de la cave dans laquelle elle était retenue prisonnière depuis huit années. Dans un récit saisissant, 3096 Jours, elle a raconté son effroyable calvaire. Dix ans plus tard, elle nous livre un aperçu de son retour à la liberté : ses expériences, les plus douloureuses comme les plus belles, ses rêves et ses cauchemars, son investissement dans des projets humanitaires (notamment au Sri Lanka) et son engagement auprès de jeunes eux aussi blessés par la vie.Peut-on s'affranchir d'un passé aussi terrible ? Comment trouver la force de se reconstruire après un tel traumatisme ?
Ce que j'en pense :
L'histoire terrible de Natascha Kampusch, tout le monde la connaît ou peut la connaître via son précédent ouvrage "3096 jours" ou via des archives sur le net. Elle retrace aussi une chronologie détaillée des faits (son enlèvement, sa captivité et les 10 années qui suivent) dans une annexe de ce livre. Mais comment on vit après de telles épreuves ? Je ne pense être la seule à m'être poser cette simple question. Natascha se propose d'y répondre à travers encore une fois son expérience personnelle. C'est déjà pour moi une preuve de courage de plus car elle s'expose de nouveau et cela ne doit pas être si facile.
D'ailleurs, tout le livre tourne autour de cela. Rien n'a été facile pour cette jeune femme (et les autres membres de sa famille). Elle a vécu une épreuve hors norme et tout ce qui a suivi était sans précédent. On a une impression de tsunami qui vous tombe dessus. C'est assez fou. C'est à se demander si les gens ont une conscience parfois. Tout cela pour faire du chiffre, vendre, avoir le scoop, tirer la couverture à soi.Je trouve Natascha très lucide et j'admire sa force mentale, psychique et même physique. Survivre à sa captivité est déjà pour moi un exploit, la preuve qu'elle est une jeune femme peu commune. Que dire alors de tout ce qu'elle a enduré après son retour au monde libre ? L'épreuve continuait, pire encore peut-être car les coups bas pouvaient venir de n'importe où.
On a beaucoup spéculé sur son compte, sur ce qu'elle avait vécu, comment elle avait ou aurait dû réagir... mais sans prendre en compte tous les paramètres ou en regardant le tout avec un prisme déformé. On s'est permis de la juger.J'ai eu du mal à comprendre ce type de comportement. Cela me semble totalement inconcevable et pourtant, c'est bien ce qu'elle vécu et vit même encore en 2016.
Le style de Natascha Kampusch pourra paraître un peu brusque pour certains lecteurs, mais en réalité, c'est sans doute l'expression de sa personnalité très entière (déjà durant son enfance), franche, directe, qui préfère être plus en retrait, ne pas être bousculée. Et son expérience de la captivité à certainement renforcé ce trait de caractère. On peut le comprendre non ?
Je retiendrai aussi de cette lecture que les prisons les plus terribles ne sont pas forcément celles que l'on croit. Il existe des barreaux plus solides que des barres de métal, des enceintes plus épaisses que des murs... L'étroitesse d'esprit est aussi un bourreau terrifiant.
Et s'il fallait mettre une note : 15 / 20EnregistrerEnregistrer