Titre : Super Catho
Scénariste : René Pétillon
Dessinatrice : Florence Cestac
Parution : Février 2004
« Super Catho » est une bande-dessinée scénarisé par Pétillon et mise en image par Florence Cestac. La collaboration entre les créateurs respectifs de Jack Palmer et des Déblok m’a tout de suite donné envie d’en savoir plus, surtout sur un sujet pareil ! « Super Catho » est la description de la vie d’une communauté catholique vue par les yeux d’un jeune garçon.
Une descente vers l’intégrisme sectaire.
Un évènement va pourtant pousser la petite famille vers un intégrisme plus poussé, sectaire même. Une paysanne du coin déclare avoir vu la Vierge dans son champ. Croyant à cette idée, les parents vont se mettre à visiter cette Bernadette Soubirou moderne tous les dimanches, s’éloignant peu à peu de l’Église traditionnelle.
L’évolution vers la secte est vraiment le sujet du livre. Elle montre combien les croyances peuvent être destructrices pour une famille et surtout, vues de l’extérieur, complètement ridicule. Le ton adopté, très caustique comme à l’habitude de Pétillon, retranscrit parfaitement les manipulations faites sur les esprits crédules. Mais également les écarts systématiquement de conception de la religion entre différentes branches. Suite à des prétendus miracles, les catholiques se séparent entre ceux qui y croient et ceux qui n’y croient pas. La mère dira même à ces hommes cette phrase : « Arrêtez de parler de religion, vous n’arrêtez pas de vous disputer. Parlez plutôt politique. »
L’humour omniprésent de cette BD, très sarcastique, ne conviendra pas à tout le monde. Il présente un homme catholique très peu glorieux, empêtré dans des querelles de chapelle et surtout tourné en ridicule en permanence.
Le dessin de Cestac, très caractéristique avec ses gros nez, colle parfaitement au sujet. Le trait très cartoonesque renforce le côté sarcastique de l’ensemble. Il leur donne un aspect grotesque tout à fait approprié.
Sous couvert d’un ouvrage à l’apparence caricatural, les auteurs abordent ici le sujet des dérives sectaires dans le catholicisme. Habitué des sujets sensibles, Pétillon s’en sort très bien et avec bien plus de finesse que l’on pourrait le penser au premier abord. Le trait de Cestac allié à des couleurs vives permet d’adoucir des sujets finalement assez graves. Un ouvrage important, ne serait-ce que pour nous rappeler que l’intégrisme existe dans toutes les religions.