Le Songe de l’Astronome, Thierry Bourcy et François-Henri Soulié, collection Grands Détectives, 10/18, 264 pages, 7,50 €
Le Pitch
Lectrices et lecteurs, férus d’astrologie, de ciel étoilé et de symbolisme stellaire, vous allez adorer dans ce polar historico-scientifique. Le personnage principal est ni plus ni moins que, Tycho Brahé, célèbre astronome danois, mort mystérieusement à la cour du roi Rodolphe II de Hasbourg à Prague. Alors qu’il vient de présenter avec succès ses derniers travaux à un auditoire prestigieux et hétéroclite, dont le terrible inquisiteur cardinal Bellarmin, responsable de la condamnation à mort de l’astronome italien Giordano Bruno, Tycho Brahé s’éclipse à la fin du dîner dans son laboratoire d’alchimie. Soulagé d’avoir échapper aux griffes de l’inquisition grâce à un exposé habile et prudent de ses théories, la lame XIII du Tarot, la Mort, qu’il l’avait tiré quelques heures auparavant dans son cabinet secret, le cueille par surprise. Josef Kassov, capitaine de la garde du palais se charge de l’enquête avec des méthodes dignes d’Hercule Poirot. Tous les participants au dîner princier sont assignés à résidence, car ils sont tous potentiellement coupables. Ce n’est pas la première fois que le polar s’empare de personnages historiques pour construire une intrigue « policière ». C’est bien souvent raté et de peu d’intérêt. Le Songe de l’Astronome est une vraie bonne surprise tant par le style, que par le déroulement du mystère qui respecte tous les codes du roman anglais tout en le transposant dans une Bohème baroque et mystérieuse. Les personnages tous aussi troubles l’un que les autres, les passages secrets, les intrigues amoureuses, les chantages et autres opérations d’espionnages sont magnifiquement décrits dans un style très cinématographique. Notre discrète et néanmoins vibrante petite Vierge, a toutes les chances de baisser sa garde pour savourer avec délice cette belle intrigue. N’oubliez pas que l’une des stars que dis-je des déesses du roman policier est une Vierge accomplie, l’incontournable et indétrônable Agatha Christie.
La Symbolique Vierge
L’ambiance baroque et sombre du roman ne nous conduit pas spontanément vers la symbolique du signe de la Vierge. Et pourtant, la facture classique de l’intrigue, respectant à la lettre tous les codes d’un roman anglais, digne d’un excellent Poirot ou Miss Marple, nous fait penser immédiatement aux goûts littéraires de la Vierge, fan de romans policiers. Mais pas n’importe lesquels, la Vierge adore les histoires qui respectent l’unité de temps et de lieu, où l’ensemble des personnages sont impliqués d’une manière ou d’une autre dans le meurtre. Il lui faut le personnage du « détective », observateur, méticuleux, sensible aux moindres détails, fin connaisseur de l’âme humaine, ne perdant jamais son sang-froid, gardant tout au long de l’enquête son calme, sa détermination et sa méthode pour aboutir à la vérité, une vérité bien souvent dévoilée avec une méthode imparable et moults prodiges de déductions. Cela ne vous rappelle rien ? Vous avez le portrait presque parfait de la Vierge. Sans compter, que la Vierge dite folle, ne dédaignera pas une dose d’érotisme et de cynisme, dont le livre se nourrit avec finesse. La place de la science et de la controverse autour des découvertes astronomiques de ce siècle, est aussi une toile de fond qui passionnera l’esprit rationnel et critique de la Vierge. Pour conclure, nous pouvons sans hésiter apposer le sceau suivant : Lu et Approuvé par la Vierge.
L’extrait So Vierge !
« Michael Maier se pencha sur l’athanor pour vérifier l’intensité du feu qui brûlait sans discontinuer depuis déjà trois semaines. Il y glissa avec précaution deux morceaux de chênes pas trop épais qu’il faisait préparer par un des jardiniers. Il était soulagé de se retrouver dans le calme de son laboratoire. Le dîner, avec toutes ses tentatives de séduction, l’avait fatigué. Et plus encore que les échanges mondains, il avait été une fois de plus heurté par la composition d’un menu qui ne respectait en rien les règles d’hygiène alimentaire qu’il avait prescrites au prince Rodolphe ».
La Vierge a aimé, ils vont aimer aussi
Le Verseau, pour la trame scientifique de l’intrigue
Parce que le Verseau adore les sciences, qu’elles soient dites dure ou parallèles, parce qu’il aime les hommes qui dépassent les frontières de l’intelligence, qui renversent les certitudes, il va aimer le décor et l’ambiance de ce roman, même s’il se sera à n’en pas douter, heurter par la prudence et la lâcheté d’un savant qui ne va pas au bout de ses convictions.
Le Scorpion, pour l’apparition discrète mais essentielle de l’Alchimie, pour l’atmosphère sombre et baroque de l’intrigue.
Parce que le Scorpion est l’alchimiste du Zodiaque, il va adorer les quelques passages fort bien écrits sur l’Alchimie, les descriptions très réussies du laboratoire, du cabinet des divinations, où Tycho Brahé réalise un tirage de Tarot néfaste quelques heures avant son trépas.