Lorsque le jardin est récent ou que la terre a été lessivée par les pluies ou compactée, la couche d'humus est souvent très faible. Or c'est cet humus et la faune du sol qui va structurer la terre. Il va donner du corps aux terres sableuses et alléger les terres argileuses, tout en nourrissant le sol.
Le compost est composé :
- de matières organiques riches en azote, en oligo-éléments et en carbone,
- de micro-organismes.
Pour réaliser un bon compost, il faut au moins 50 % de matière carbonée (matière brune sèche) pour 50 % de matière azotée (matière verte, humide). L'idéal étant 60 % de carbone pour 40 % d'azote.
Pour pousser et offrir de belles récoltes, certaines plantes ont besoin d'un sol composé plutôt de champignons alors que d'autres ont besoin d'un sol avec plus de bactéries. Or le compost, par sa matière azotée favorise les bactéries, alors que sa partie carbonée favorise les champignons.
Il est donc parfait pour toutes les plantes.
En le déposant sur le sol de son potager à l'automne, il sert d'amendement et va nourrir la terre et la protéger du gel. Mais pour éviter que tous les nutriments soient lessivés avec les pluies, il faut le recouvrir de mulch.
L'automne et le début de l'hiver sont donc des périodes fastes pour le compost. Non seulement on l'utilise pour amender le sol, mais on va pouvoir également récupérer un tas de matériaux qui vont nous servir à préparer un nouveau compost.
C'est la période :
- où l'on nettoie et arrache les plantes fanées, que l'on va mettre au compost,
- où l'on coupe des branches mortes que l'on peut broyer et intégrer au compost pour l'apport en lignine (attention ce n'est pas du brf puisqu'ici ce ne sont pas de jeunes rameaux, mais du bois mort, sec ou pourri)
- et où l'on effectue les dernières tontes que l'on va mettre aussi au compost (mélangées à des matières carbonées comme des feuilles).
C'est également une période où l'on peut ramasser ou récupérer (en forêt ou dans le voisinage) quantité de feuilles que l'on va pouvoir mettre au compost (accompagnés de déchets azotés, verts). Mais, on va pouvoir également les stocker s'il y en a beaucoup pour les incorporer aux déchets verts, tout au long de l'année. On peut aussi réaliser un compost composé exclusivement de feuilles à condition de les broyer avant (pour éviter de former des plaques qui pourriraient au lieu de se décomposer. Et, enfin et surtout elles vont nous permettre de mulcher tout le jardin afin de former une couverture par-dessus le compost que l'on aura étalé. Cette couverture supplémentaire protégera le sol du lessivage et du gel.
Ce mulch de feuilles facilitera le travail de la faune du sol (insectes, champignons, bactéries) et se mélangera au compost pour fabriquer l'humus du sol.
Ce mulch empêche l'érosion, la formation d'une croûte (sur les sols argileux), empêche l'eau de ruisseler, mais lui permet au contraire de s'infiltrer doucement dans le sol.
Si vous habitez près de la mer, vous pouvez aussi utiliser des algues (après un rinçage rapide à l'eau de pluie) comme mulch ou directement dans le compost, car elles sont riches en oligo-éléments).
N'hésitez pas à mettre de bonne couche de mulch (jusqu'à 30 cm) car elle va diminuer en se décomposant durant l'hiver. Il ne vous restera plus au printemps qu'à retirer le reste de cette couche de mulch et à la mettre au compost, afin de laisser la terre se réchauffer. Puis, d'ajouter un peu de compost aux endroits où la couche d'humus ne vous paraît pas encore suffisante et de réaliser les premiers semis.
Vous pouvez également réaliser un compostage de surface, en laissant directement vos déchets au sol. Ils se décomposent ainsi tout en servant également de mulch. Mais, en hiver l'activité de la faune du sol est réduite donc ils se décomposeront moins vite en cette saison.
Alors, foncez ! Ramassez tous les déchets que vous trouvez à composter ou à mulcher.