5 mars 2014
Quand dans un pays un président vieux et surtout très malade, dans l’incapacité d’assumer la plénitude de ses fonctions, est poussé par des intérêts divers et variés, qui n’ont rien à voir avec l’intérêt du pays et de son peuple, se présente à l’élection présidentielle dans l’espoir d’exercer (entre guillemets) un quatrième mandat, que dans le même temps d’autres candidats se retirent de la compétition, persuadés que celle-ci ne sera qu’une mascarade, car les dés sont pipés, peut-on dire que ce pays est moderne et démocratique ?
Non, il n’est pas démocratique car des marionnettistes tirent les ficelles et feront de telle sorte que le président diminué soit réélu, ce qui leur laissera le champ libre pour diriger le pays à sa place.Non, il n’est pas moderne, car il compte environ 38 millions d’habitants, dont près de la moitié a moins de 20 ans, et il est régi par un président sénile aux mains notamment de militaires guère plus progressistes que lui.
Le printemps arabe ne s’est pas encore levé en Algérie, cette « élection » présidentielle du mois d’avril, telle qu’elle se profile, pourrait-elle en être le déclencheur ? Rien n’est moins sûr, mais rien n’est exclus, non plus, car de nombreuses voix osent s’exprimer, de plus en plus souvent, de plus en plus ouvertement.Ce qui est à craindre, c’est que si le vent de la révolte, mû par un désir fort de liberté, de démocratie, de progrès, se lève, il se transformera très vite en tempête, en ouragan, voire en cyclone, et les conséquences en seront dramatiques.